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Une facture salée pend au bout du nez des petits producteurs de sirop d’érable. C’est que d’ici peu, les acériculteurs devront s’attaquer à un ennemi invisible, mais ô combien redoutable : le plomb.
Afin de se conformer à une norme californienne, ils devront revoir leur équipement de fond en comble et dépenser beaucoup d’argent pour en éliminer toutes les sources.
« Les producteurs de 1 000 à 2 000 entailles vont être très touchés et l’impact va surtout se faire sentir pour ce qui est des petits équipements », prévoit Serge Tanguay, acériculteur et directeur des ventes aux Équipements d’Érablière CDL, de Saint-Lazare-de-Bellechasse. De plus, il fait partie d’un comité consultatif mis sur pied par l’industrie afin d’évaluer les conséquences de l’entrée en vigueur de la norme californienne sur le plomb. Ce comité a aussi pour mandat de dresser la liste des équipements à changer.
Notons que Citadelle avait pris les devants dans ce dossier. Depuis 2015 déjà, celle-ci dit avoir visité bon nombre d’installations de ses membres. Question d’avoir « une vue d’ensemble », la coopérative a depuis transmis son procédé et ses observations au Centre Acer, maintenant responsable du dossier.
D’ores et déjà, le comité s’inquiète du sort des petits acériculteurs, en particulier ceux qui n’ont pas modernisé leur équipement ces dernières années. En raison d’une faible production et donc de modestes revenus, on craint que ceux-ci préfèrent abandonner plutôt que d’investir d’importantes sommes d’argent qu’il sera difficile, voire impossible de rentabiliser.
Tuyauterie
Parmi l’équipement non conforme, Serge Tanguay cible les vieux concentrateurs, les pompes avec des engrenages en cuivre, ainsi que les vieilles presses carrées pour la filtration du sirop. En ce qui concerne les évaporateurs, estime-t-il, il y en a de moins en moins qui libèrent du plomb puisque les grands fabricants utilisent aujourd’hui la soudure à l’argon ou Tungsten Inert Gas (TIG) pour leur assemblage.
« Toute la tuyauterie qui entre en contact avec l’eau d’érable ou le sirop devra être de grade alimentaire dans l’avenir », précise Serge Tanguay.
L’automne dernier, le Centre Acer s’est mis sérieusement à la tâche et a multiplié les visites chez les producteurs acéricoles. Son évaluation de la situation devrait être connue avant la fin de l’année. Pour mener sa mission à bien, le Centre a récemment fait l’acquisition d’un pistolet à rayons X. Ne manquait que l’approbation du fédéral pour l’utiliser.
« Plusieurs choses ne seront pas nécessairement difficiles à changer », estime Yves Bois, directeur du Centre. Si l’équipement pour l’osmose est touché, c’est sûr qu’on va devoir faire venir l’équipementier. Il va y avoir une négociation à faire avec l’industrie. »