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Déjà la mi-mai, et très peu d’hectares ont été semés au Québec. Ce retard causé par les nombreuses journées froides et pluvieuses inquiète particulièrement les producteurs de grains. Tour d’horizon.
Maïs
Les producteurs de maïs de la Montérégie, de Lanaudière et du Centre-du-Québec sont confrontés à un dilemme important. Doivent-ils semer les cultivars habituels et espérer que l’automne soit assez chaud pour que la plante arrive à maturité avant la gelée ou opter plutôt pour des cultivars moins exigeants et risquer d’obtenir un rendement inférieur? Plusieurs producteurs du sud du Québec décident simplement de remplacer le maïs par le soya!
Au Témiscamingue, les gels souvent hâtifs à l’automne laissent croire à Jérôme Desjardins qu’il vaut mieux mettre une croix sur le maïs-grain pour 2017. Au Lac-Saint-Jean et au Bas-Saint-Laurent, des producteurs essaieront quand même de cultiver du maïs-grain, qu’ils convertiront en maïs ensilage advenant un risque de gel hâtif.
Soya
En mars, les producteurs du Québec prévoyaient semer plus de soya que jamais. Le retard actuel les amènera à en semer encore plus, mais attention! Contrairement à la croyance populaire, le soya est lui aussi affecté par un semis tardif. « C’est une plante réagissant à la photopériode, indique Benoit Côté, agronome à la Coop Comax de Saint-Hyacinthe. Le soya profite des longues journées avant le solstice d’été du 21 juin pour se développer et cela influence généralement le rendement. » En régions périphériques, certains producteurs disent qu’ils abandonneront l’idée de semer du soya passé la fin mai.
Céréales
Le blé d’automne affiche des carences à certains endroits, tandis que les semis de blé de printemps ont été carrément annulés dans la majorité des fermes de la Montérégie, de Lanaudière et du Centre-du-Québec. Dans les régions périphériques, les producteurs n’appréhendent pas encore de problème en ce qui concerne la culture du blé, du moins si les semis sont effectués avant la fin mai. Selon Martin Provencher, président des Producteurs de semences du Québec, la production de semences de céréales du Québec sera affectée.
Ce qu’ils ont dit
« C’est comme le jour de la marmotte. On se lève, il pleut. On se lève le lendemain, il pleut. Mais il ne faut pas trop se décourager pour autant, car je me rappelle le début des années 2000 où nous avions connu plusieurs années de misère. Et nous sommes passés à travers. » – Martin Provencher, 550 hectares, Centre-du-Québec
« Nous sommes au ralenti, mais pas tellement en retard. Si nous sommes capables d’embarquer dans le champ le 20 mai, nous serons corrects. » – Firmin Paquet, 250 hectares, Bas-Saint-Laurent
« C’est l’enfer comme c’est mouilleux. Il y a de l’eau partout. Et nous n’avons pas de chaleur pour essorer le sol. Mais comme nous sommes bio, nous avons l’habitude de semer un peu plus tard. Je ne suis pas stressé. Ce sera une autre histoire s’il n’y a toujours pas de chaleur passé le 20 mai! » – Christian Taillon, 750 hectares, Lac-Saint-Jean
« Présentement, il n’y a rien à faire. C’est un printemps difficile, et nous pourrions avoir aussi un automne difficile. Faut y penser dans nos choix de semences. » – Ghislain Bélanger, 200 hectares, Chaudière-Appalaches