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LONGUEUIL — Michel Fabry, un éleveur laitier d’Henryville, s’est rendu en plein cœur de Longueuil pour vider sa citerne de lisier dans le stationnement de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Le 15 mai, un peu avant 7 h, l’homme de 56 ans a été pris en flagrant délit par le directeur général de l’Union, Charles-Félix Ross. Le producteur a ensuite fui la scène. Le tracteur a été pris en chasse par M. Ross avant d’être intercepté par les policiers. « Le tracteur et la citerne n’étaient pas immatriculés. L’homme paraissait émotif et avait les yeux bouffis », a indiqué à la Terre M. Ross. Le producteur laitier lui aurait dit : « Ça fait deux ans que j’arrive pu. » Il aurait laissé sur les lieux une pancarte qui mentionnait : « On veut être payé pour notre lait et notre travail. Nous demandons la démission du conseil d’administration du PLQ [sic]. Pis nos terres ne sont pas à vendre. »
Après avoir été remis en liberté avec promesse de comparaître en juin, M. Fabry a été reconduit à l’hôpital en raison d’un malaise, selon la police de Longueuil. « J’ai fait un petit infarctus », a-t-il mentionné à la Terre le 17 mai. Il a toutefois refusé d’expliquer les raisons de son geste. À l’hôpital, quelques heures après son arrestation, M. Fabry déclarait, sur les ondes de TVA, avoir fait ce coup d’éclat pour dénoncer la baisse du prix du lait. « J’ai voulu faire bouger les choses. C’est peut-être pas la meilleure manière […]. » Puis, il ajoutait une nouvelle explication à son geste : « Les jeunes de la relève sont inquiets. Ils veulent reprendre la ferme familiale et ils reculent. Il y en a beaucoup qui lâchent. Je trouve ça inquiétant », indiquait-il. Bien que l’UPA n’ait pas porté plainte, ce sera au procureur de décider si des accusations de méfait de plus de 5 000 $ seront portées contre Michel Fabry. Il n’est pas exclu non plus que la compagnie d’assurances de l’UPA n’entame elle-même des poursuites.
Fluctuations
Le président de l’UPA, Marcel Groleau, reconnaît les difficultés vécues par les agriculteurs. « À l’époque, on vendait du lait. Aujourd’hui, on vend des ingrédients laitiers. La stabilité dans les prix n’est plus ce qu’elle était et c’est difficile pour les producteurs », réagit le dirigeant, lui-même producteur laitier. Il rappelle que les administrateurs des PLQ n’ont pas le contrôle sur l’ensemble du système de gestion de l’offre. « C’est un système national avec des prérogatives que chaque province tente de faire valoir. » À l’heure actuelle, les provinces font le compromis de produire des ingrédients laitiers, à prix compétitifs, plutôt que de les importer. « On préfère profiter de la production supplémentaire. Si le Québec décide de ne pas les produire, les autres provinces vont le faire », avertit Marcel Groleau.
Avec la collaboration de Myriam Laplante-El Haïli.