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Remplir des poches de sable, les transporter en tracteur devant les maisons inondées et construire des digues pour essayer de sauver ce qu’il reste aux sinistrés, ce sont les objectifs que Philippe Quinn et les employés de sa ferme se sont donnés depuis le 7 mai.
Tout comme des dizaines d’agriculteurs de la province, ils sont « brûlés », mais c’était pour la bonne cause.
Fermer sa ferme
Philippe Quinn a de la chance : sa ferme est située sur le point culminant de L’Île-Perrot. Il n’a pas été touché par le débordement de la rivière des Outaouais ni par celui du lac des Deux Montagnes comme ont pu l’être ses voisins de Vaudreuil, Pincourt et L’Île-Cadieux. « On a fermé les portes de la ferme pour venir en aide aux sinistrés », explique le propriétaire. Il a mobilisé quatre de ses employés pour aller sur le terrain livrer des « milliers » de poches de sable en tracteur, prêter 12 radios CB et trois pompes, mais aussi pour cuisiner et distribuer de la nourriture aux sinistrés et aux bénévoles. « À un moment, j’avais deux pouces d’eau dans la cabine du tracteur; c’était malade », ajoute M. Quinn.
Avec le trémolo dans la voix, l’homme exténué se désole de ce que les bénévoles chargés de remplir les poches n’aient pu voir les réactions des sinistrés. « Au moment des livraisons, je voyais, moi, à quel point leur travail était apprécié. »
Sacs recherchés
À Brownsburg-Chatham, le couple d’agriculteurs Patrick Lemay et Nancy Taillefer a offert un fier coup de main aux habitants de la municipalité voisine. « Il manquait de sacs de sable, alors nous avons lancé un appel à tous les agriculteurs. Nous avons rempli une pleine remorque contenant plus d’un millier de sacs, en partie des poches de moulée vides. Des meuneries ont aussi collaboré. Ç’a été très apprécié de la population; les sacs partaient comme des petits pains chauds », commente M. Lemay, en entrevue téléphonique.
En plus d’être producteur laitier à temps plein, Patrick Lemay travaille comme pompier volontaire. Il a donc passé de nombreuses heures à remplir des sacs de sable et à aider la population, autant de nuit que de jour. L’agriculteur renvoie cependant les honneurs à sa conjointe. « Ma femme est extrêmement travaillante. Elle s’est parfois occupée seule de la traite pendant que j’aidais les autres », révèle le copropriétaire d’une ferme de 55 vaches en lactation.
Pas terminé
Même si le niveau de l’eau diminue au moment d’écrire ces lignes, Philippe Quinn sait que les sinistrés et les municipalités auront besoin d’aide pour la corvée de nettoyage. Le travail est loin d’être terminé.
Patrick Lemay fait la même lecture de la situation. Il compte bien solliciter l’aide des producteurs agricoles pour nettoyer les nombreux débris une fois que le niveau de l’eau aura diminué. « Par endroits, il y a de l’eau par-dessus les autos. J’ai vu des structures de bois et même des spas qui flottaient! Ça va prendre des tracteurs pour tout ramasser ça… et l’aide des agriculteurs sera la bienvenue », assure-t-il.
Avec la collaboration de Martin Ménard.