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Les pêcheurs de homards gaspésiens viennent de larguer les amarres et naviguent le sourire en coin, en route vers une 5e année record d’affilée.
C’est que le nombre de captures ne cesse d’augmenter depuis 10 ans. En 2016, les 1 926 tonnes pêchées, soit l’équivalent de près de 3,4 millions de homards, ont représenté le double des volumes prélevés en 2011.
Seule ombre au tableau en ce début de saison : la météo. « On annonce beaucoup de mauvais temps. Plusieurs journées de grosse mer qui vont empêcher les bateaux de sortir », mentionne Jean Côté, directeur scientifique pour le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie.
Les capitaines plus téméraires et ceux qui possèdent les plus gros bateaux défieront peut-être la forte houle, dit M. Côté. Surtout que la pêche au homard est très compétitive et ne dure que 68 jours. Qui plus est, il n’y a pas de quotas; plus un bateau est en mer, plus ses volumes de capture sont susceptibles d’être élevés.
Des efforts qui portent fruit
La hausse des captures n’est pas un hasard. Le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie et les 152 capitaines de homardiers ont pris plusieurs mesures de protection de la ressource depuis le milieu des années 1990. Ils ont racheté des permis pour diminuer de 30 % l’effort de pêche. Les petits homards et les plus gros, dont les femelles qui peuvent pondre près de 100 000 œufs, sont également remis à l’eau. « Avant, plus de 80 % des homards qui avaient atteint une taille commerciale étaient capturés. Aujourd’hui, nous sommes à près de 70 % et nous comptons encore diminuer ce pourcentage, car on voit un impact positif sur la reproduction », explique M. Côté, biologiste de formation.
Finalement, le réchauffement climatique explique l’autre partie de la hausse des populations de homards en eau gaspésienne. Signe des temps, Jean Côté mentionne que même la Côte-Nord commence à en observer sur son territoire.
Le homard de la Gaspésie, le meilleur?
Les pêcheurs de la Gaspésie se sont dotés d’un système de traçabilité afin de distinguer leurs homards de ceux qui proviennent du Nouveau-Brunswick ou du Maine. Ce concept, qui permet au consommateur de connaître le nom du pêcheur ayant capturé son homard, est devenu très populaire.
La grande question maintenant : le homard de la Gaspésie est-il le meilleur?
« Oui, totalement! Le goût de notre homard est meilleur, car on le pêche en eau froide sur un fond plus rocheux. La date où nous le pêchons fait aussi en sorte que la carapace est dure et bien garnie d’une chair blanche, ferme et savoureuse », répond M. Côté.
Quelques informations supplémentaires – Chaque pêcheur de homard doit détenir un permis; – Un permis vaut entre 400 000 $ et 500 000 $; – Le pêcheur doit respecter une zone restreinte associée à son permis; – Le coût de production incluant le bateau, le carburant, l’équipage, les appâts et autres se situe à environ 5 $ la livre; – Les pêcheurs devraient recevoir un très bon prix pour leurs homards cette année, soit de 6,50 $ la livre ou plus. Source : Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie |