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Locataire depuis 11 ans, Pascal Couture a le goût d’être maître chez lui. Ce jeune éleveur de bovins de boucherie de la rive-sud de Québec a vite déchanté devant le prix exorbitant des terres… et des normes à respecter. À son plus grand étonnement, c’est au Nouveau-Brunswick qu’il a trouvé l’Eldorado.
Il dit avoir reçu un accueil chaleureux dans cette province voisine « qui court après nous ». Là-bas, pense-t-il, il pourra enfin délaisser « la paperasse » et se concentrer d’abord sur ce qu’il aime faire, « s’occuper des vaches ».
Pascal estime que pour s’établir au Québec, il lui faut au bas mot sept numéros d’enregistrement différents (taxes, Financière agricole, UPA, Agri-Traçabilité Québec, entreprises et environnement). Rien à voir avec le Nouveau-Brunswick.
« Vite compté, j’ai 10 000 $ de moins en frais de toutes sortes en partant », confie Pascal Couture, diplômé en production bovine (DEP) de Saint-Anselme.
Pascal sait pertinemment qu’en conséquence de son choix il devra faire une croix sur l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), mais il ne s’en inquiète pas outre mesure. Au Nouveau-Brunswick, il n’aura pas à payer les primes d’ASRA, la traçabilité n’est pas aussi exigeante qu’ici et il n’aura pas besoin de Plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) ni de certificat d’autorisation. Et pour la gestion des fumiers, croit-il, « il suffit d’avoir assez de terre pour épandre ». Bref, à tout bien compter, il estime pouvoir tirer son épingle du jeu.
Tant qu’à s’éloigner
À l’origine, Pascal Couture ne voulait pas s’expatrier. Il sait qu’il aurait pu trouver de la terre à bon prix en Abitibi. « Mais tant qu’à s’éloigner, a-t-il songé, aussi bien en profiter pour se simplifier la vie » et fuir la paperasse et les normes.
Comme sa belle-famille réside dans la région de Saint-Léonard au Nouveau-Brunswick, il croyait pouvoir trouver une terre à mi-chemin, idéalement près de Cabano, au Témiscouata. Au cours de ses recherches, il a réalisé que plusieurs propriétaires de fermes néo-brunswickoises cherchent des locataires pour cultiver leurs terres. Pour éviter de voir celles-ci retourner en friche ou être reboisées, ces derniers sont prêts à louer pour trois fois rien.
« Pour 550 acres de terre avec une bâtisse, raconte-t-il, ça ne me coûtera rien. Quand tu te promènes dans les rangs, il y en a partout comme ça. »
Pascal Couture n’a pas résisté longtemps devant pareille aubaine. Il a déjà vendu plus de la moitié de son troupeau de 46 vaches et prévoit déménager le reste vers la mi-juin. Il est en train de négocier les termes de son contrat de location, idéalement de cinq ans avec promesse d’achat. L’évaluation par un expert devrait en confirmer la valeur réelle à l’achat, soit de 450 à 500 $/acre. Bien sûr, admet-il, ce prix n’a rien à voir avec celui des terres propices à la culture de la pomme de terre, si répandue au Nouveau-Brunswick.
Devant son étonnement, le conseiller du ministère de l’Agriculture néo-brunswickois lui aurait recommandé de ne pas trop se casser la tête, ajoutant : « Amène tes animaux, on va trouver le moyen de s’arranger. »
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