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Le Symposium sur la fraude alimentaire, qui s’est tenu à Québec les 4 et 5 avril derniers, a fait prendre conscience combien le Canada traîne de la patte par rapport aux Européens en termes de moyens mis en place pour contrer la fraude alimentaire.
De fait, une douzaine de pays européens mettent les bouchées doubles pour combattre ce fléau en faisant appel à un service d’inspection et une escouade policière travaillant de pair avec un système judiciaire spécialisé en fraude alimentaire.
« C’est ce qu’il y a de plus efficace », atteste d’emblée Éric Marin, coordonnateur du Food Fraud Network à la Commission européenne. « Les pays qui ont seulement un service d’inspection sont plus limités, car si ce service veut procéder à de l’écoute électronique ou à des activités de filature, il doit demander aux policiers de le faire. Ces derniers n’ont pas toujours l’intérêt ni l’expérience pour enquêter sur un cas de fraude alimentaire. Idem pour le procureur et le juge, qui ne voient pas toujours la nécessité de porter des accusations », explique l’expert.
Or, le Canada fait partie de ces pays qui misent seulement sur une agence d’inspection. La directrice de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Aline Dimitri, confirme que des dossiers sont bien montés par son agence pour épingler des fraudeurs. « Mais la décision de porter des accusations appartient au procureur », précise-t-elle.
Pourquoi ne pas mettre en place un double service, misant notamment sur des procureurs spécialisés? lui a demandé la Terre. « C’est une option que nous envisageons. Mais au Canada, nous avons des complications, puisque les pouvoirs législatifs dans l’agricole et l’alimentaire sont séparés selon les provinces », nuance la directrice.