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Si la tendance se maintient, pour paraphraser la célèbre citation de l’ancien chef d’antenne de Radio-Canada Bernard Derome, les producteurs de sirop d’érable connaîtront une bonne récolte ce printemps. Devant un marché en pleine croissance, les acériculteurs devront décider s’ils augmentent leur production au terme de la présente saison.
« Ça coule à plein », a témoigné en début d’après-midi le président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, Serge Beaulieu. Celui-ci prévoyait dépasser légèrement les 5 lb/entaille ce soir à son érablière située à Ormstown. Sous un mercure qui dépasse les 20 °C, il s’attendait à ce qu’un certain nombre de producteurs en Montérégie doivent cesser leur production aujourd’hui.
« Dans la région (sud de Montréal), la production devrait presque ressembler à l’an passé », prévoyait-il. Ses collègues des régions de Québec et des Laurentides, a-t-il indiqué, avaient jusqu’ici récolté la moitié d’une production normale.
« S’ils parviennent à passer au travers de cette chaleur, a-t-il dit, ils devraient connaître une année dans la moyenne. »
Sylvain Lalli, nouveau président du Conseil de l’industrie de l’érable et propriétaire d’Érablières des Alleghanys inc, partageait cet avis. Acheteur autorisé, celui-ci parcourt tout le Québec pour recevoir et transporter lui-même le sirop de ses clients. Devant les hésitations de dame Nature, a-t-il pu témoigner, certains « avaient l’air stressés ». Par contre, le temps chaud a eu pour effet de donner un bon coup d’accélérateur.
« Au Bas-Saint-Laurent, a-t-il révélé, ça coule beaucoup aujourd’hui et d’après moi, ils vont être bons jusqu’au début de mai. »
L’acériculteur de Biencourt Jeannot Beaulieu a confirmé l’excellente coulée de la journée. Il a même dit que la présente saison était plus précoce qu’en 2016.
« On prend de l’avance d’aplomb sur l’an passé et même l’année d’avant, a-t-il déclaré. Il faut se rappeler que la saison des sucres au Bas-Saint-Laurent, c’est au mois d’avril. »
Contingent
Après avoir obtenu de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec une hausse de son contingentement de 5 millions d’entailles l’an dernier, la Fédération pourra elle-même décider d’une nouvelle augmentation en juin prochain. À la lumière de l’importance de la présente récolte et après consultation des acheteurs autorisés, le conseil d’administration va déterminer s’il convient d’ajouter des entailles.
« Si les transformateurs, a-t-il affirmé, me disent qu’ils prévoient augmenter leurs ventes de 7, 8 ou 10 millions de livres, la réponse va suivre. Mais il est trop tôt aujourd’hui pour se prononcer. »
En raison du nombre d’entailles actuellement en service, le président du Conseil ne s’inquiétait pas du volume de sirop d’érable qui sera récolté cette année.
« Ce qui est encourageant, a déclaré Sylvain Lalli, c’est que le marché est en croissance. La demande est forte et nous voulons maintenant travailler davantage sur la qualité du sirop. De 1980 à aujourd’hui, on a fait de grands pas entre producteurs et acheteurs et il faut demeurer les leaders mondiaux. »