Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
DRUMMONDVILLE — Gordie Jones est propriétaire d’une exploitation laitière de 3 500 vaches au Wisconsin. Son étable de deux sections couvre près d’un kilomètre de long. À la ferme comme dans l’armée, pense-t-il, celui qui nourrit les bêtes ou le cuisinier est l’employé le plus important.
« Si je vois du béton nu en avant-midi, je sais que quelqu’un n’a pas fait son travail », a-t-il déclaré au dernier Rendez-vous laitier de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC). Tenu à Drummondville devant une foule record de 600 personnes, l’événement a notamment fait en sorte de rappeler aux producteurs de lait le moyen de tirer le plus d’argent possible de leur entreprise.
« La plus grave erreur que je rencontre, a-t-il affirmé, c’est qu’il n’y a pas assez de nourriture donnée aux vaches le matin. Au minimum, la moitié de la matière sèche doit être disponible après la traite du matin. »
À la base de la civilisation, a insisté Gordie Jones, la vache nécessite un environnement sécuritaire. Son confort, souligne-t-il, doit constituer la priorité des éleveurs. La génétique, illustre-t-il, ne représente jamais un goulot d’étranglement à la ferme. À son avis, la vie d’une vache devrait ainsi se résumer à trois choses : se lever pour la traite, manger, boire et se recoucher. « Le lait résulte de l’absence de stress », martèle Gordie Jones. Celui-ci veille à ce que les stalles soient propres, mais pas trop larges. La vache, estime-t-il, doit se coucher « droite ».
À la question d’un éleveur, Gordie Jones a reconnu que l’utilisation de la somatotrophine dans son troupeau lui a longtemps permis de faire beaucoup d’argent. Cependant, il a indiqué qu’il avait cessé de donner cette hormone à ses vaches le 28 mars dernier, « parce que les fabricants de fromage n’en veulent plus ».
Le sable
L’entraîneur en haltérophilie et producteur laitier Guy Marineau dit vouloir « exceller » dans tout ce qu’il entreprend, autant dans le sport que dans son élevage.
« Je gère mon troupeau comme je le fais pour un athlète », a illustré le conférencier, qui a transformé son garage en gymnase. Il a investi en 2012 dans la construction d’une nouvelle étable à stabulation libre afin d’augmenter le confort de sa cinquantaine de vaches. Celles-ci profitent entre autres d’un excellent éclairage naturel obtenu par une généreuse fenestration.
L’investissement s’est élevé à 680 000 $, incluant l’achat d’un robot et la transformation de l’ancienne étable en stabulation libre pour les génisses. La rentabilité du capital investi, note-t-il, justifie une construction sans compromis. Il dit produire 25 kg de quota de plus avec le même nombre de vaches, ce qui lui laisse un revenu supplémentaire de « 133 000 $ net pour faire les paiements ».
« La santé des pieds et des membres, affirme-t-il, c’est la chose à laquelle je fais le plus attention. Je procède moi-même au taillage des sabots une fois par semaine. Si c’était à refaire, je penserais à aller sur le sable pour offrir un meilleur confort aux vaches. »
Pierre Dionne, un agronome employé par Shur-Gain, insiste pour sa part sur l’amélioration du taux de gestation. Le taux moyen est de 18 % au Québec, dit-il, tandis que l’objectif souhaitable se situe à 30 %. Combler cet écart se traduit par un gain de 354 $ par vache par année, soit 21 240 $ pour un troupeau de 60 têtes. « C’est beaucoup d’argent », a-t-il commenté.