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L’équipe de la Terre a profité d’une entrevue de son journaliste, Martin Ménard, pour connaître la position du nouveau ministre de l’Agriculture Laurent Lessard, sur quelques sujets brûlants de l’actualité agricole. Voici donc ce qu’il pense…
… des appellations
Le dossier des appellations, très médiatisé ces dernières semaines à la suite des articles publiés en exclusivité par la Terre, préoccupe le ministre. « Obtenir une appellation ou un terme réservé est une démarche très exigeante. Plusieurs ont déposé des demandes et ça n’a pas l’air de bien aller », déplore Laurent Lessard. « Je veux qu’on soit des collaborateurs. Qu’on aide les gens à réaliser les appellations au lieu de leur dire quoi ne pas faire. Je crois dans le leadership positif », déclare le ministre, qui veut remédier à la situation en changeant la mentalité au ministère.
À court terme, il veut nommer à la tête du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) une personne « aussi motivée que lui » pour faire avancer les appellations. De plus, il entend agir très rapidement pour faire débloquer les dossiers en attente. Il compte ainsi distribuer, d’ici le 31 mars, les sommes promises dans le cadre du Programme d’appui au développement des appellations réservées. Le ministre souhaite également renouveler ce programme pour les trois prochaines années.
… de la gouvernance à la Financière
Les postes de direction par intérim à La Financière agricole du Québec seront bientôt chose du passé, affirme Laurent Lessard. « Le concours pour le poste de PDG est déjà ouvert. On va pourvoir les postes le plus rapidement possible. Il doit y avoir une stabilité [à la Financière] », dit le nouveau ministre de l’Agriculture. Lorsqu’on lui demande s’il entend donner une orientation particulière à la Financière, M. Lessard émet le souhait d’y intégrer les transformateurs. « J’aime explorer cet aspect qui simplifierait la vie des transformateurs. Ils pourraient obtenir de beaux prêts, ce qui aiderait la transformation », illustre-t-il.
… des relations avec le fédéral
Laurent Lessard a rencontré son homologue du fédéral, Laurence MacAulay, afin de lui offrir sa participation au développement du prochain cadre stratégique agricole. « Je ne veux pas qu’on laisse de l’argent sur la table, commente le ministre Lessard. J’ai aussi demandé des rencontres plus rapprochées en lien avec l’Accord de libre-échange nord-américain et le Partenariat transpacifique. » Sans oublier l’accord Canada-Union européenne. Le ministre ne croit pas que les mesures annoncées par le fédéral seront suffisantes.
… de l’agriculture biologique
Le bio n’est pas une mode, mais une tendance de fond, soutient le ministre Lessard. La semaine dernière, il a décidé de son propre chef de prolonger le Programme d’appui pour la conversion à l’agriculture biologique jusqu’en 2022. « Je comprends que c’est seulement 2 % de notre agriculture, mais ma motivation, c’est l’accès aux tablettes. Et le biologique représente un passeport pour accéder au marché européen et américain. Prenez la canneberge. Le Québec n’est pas devenu le meilleur pour rien; on s’est spécialisé dans le bio », dit le ministre. Il ajoute que de grands joueurs comme Wal-Mart et Costco « fixent les règles » en facilitant l’entrée aux produits bio ou ceux détenant une certification, « car le consommateur le demande », reconnaît Laurent Lessard. Ce dernier dit acheter lui-même des aliments bio, mais priorise les produits de son patelin, comme le « pain du bon Dieu », d’une boulangerie de Thetford Mines, et la saucisse Giroux.