Bio 22 février 2017

Les fondations d’un campus bio en attente

D’imposantes fondations de béton situées dans un paysage semi-désertique attirent l’œil à Victoriaville : les travaux du futur campus d’agriculture biologique sont au point mort depuis le début de décembre. On attend une décision du gouvernement.

« Après avoir obtenu la subvention du fédéral, nous attendons toujours celle de Québec. Nous ne pouvons pas avancer ni emprunter des sommes supplémentaires sans l’aval du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec », déplore Paul Thériault, directeur du Cégep de Victoriaville. Il ajoute que les juridictions fédérale et provinciale complexifient la situation. « Les programmes de financement visent soit la recherche, soit l’éducation. Nous voulons les deux sous un même toit, explique M. Thériault. Nous faisons des représentations pour arrimer le tout, mais c’est long. »

Audace

Il faut dire que le directeur et son équipe ont joué d’audace en achetant la terre et en construisant les fondations du nouveau campus, sans la signature de Québec. Une décision jugée nécessaire à Victoriaville étant donné que les inscriptions aux programmes d’agriculture biologique du Cégep ne cessent d’augmenter. « Notre problème d’espace grossit chaque année. Et chaque jour de plus qui retarde le début des travaux nous éloigne de l’objectif d’avoir des locaux prêts pour la prochaine rentrée », précise M. Thériault. Surtout que le premier tour d’inscription, qui se termine le 1er mars, confirme qu’encore plus d’élèves se présenteront l’an prochain au département d’agriculture du Cégep, d’où l’empressement de commencer les travaux.

Sans cachette, le directeur veut agir rapidement pour que son institution demeure une référence en agriculture biologique et qu’elle puisse profiter de l’engouement à l’égard du bio. « Nous avons pris une décision difficile [en construisant les fondations sans le soutien de Québec], mais le plus grand risque était de ne pas nous développer et de laisser notre clientèle aller ailleurs ou faire autre chose », résume M. Thériault en entrevue à la Terre.

Du chercheur à l’utilisateur

À l’instar des collèges américains, le futur campus se veut un centre de transfert technologique où les découvertes des chercheurs seront transmises de façon simple aux élèves et aux producteurs. Il réunira les enseignants spécialisés du Cégep de Victoriaville et les chercheurs du Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+).