Politique 5 septembre 2014

Quatre années marquées par les défis

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Christian Lacasse dresse un bilan du travail abattu depuis quatre ans.

Le président sortant de l’UPA, Christian Lacasse, est arrivé à la tête de l’UPA dans un contexte de multiples remises en question au sujet de la politique agricole et des outils collectifs, notamment dans le rapport Pronovost. Au moment d’annoncer sa décision de quitter ses fonctions, hier, il a dressé le bilan du travail abattu depuis quatre ans.

« Nous avons défini notre vision de l’avenir de l’agriculture et des agriculteurs dans Le pouvoir de se nourrir afin d’influencer la future politique agricole. Une vision qui ne défend pas seulement les intérêts des agriculteurs, mais qui veut que l’agriculture soit reconnue dans son rôle fondamental de nourrir la population. Une vision qui repose sur les outils collectifs qui donnent aux agriculteurs une influence sur leurs revenus et sur le marché en plus de satisfaire les attentes de la société. Ce sont des outils auxquels il ne faut surtout pas s’attaquer. » M. Lacasse a admis qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire pour que cette vision soit bien traduite dans la future politique agricole.

Le président sortant a relevé la dure bataille qu’il a dû livrer pour assurer le maintien de l’assurance stabilisation des revenus agricoles et bonifier l’enveloppe de La Financière agricole du Québec (FADQ). « Nous avons démontré que l’assurance stabilisation, vouée à la disparition dans les rapports Pronovost et Saint-Pierre, était un programme d’avenir et non du passé et que l’enveloppe de 300 M$ était nettement insuffisante. Et que plus on s’éloigne du coût de production, plus les conséquences sont majeures sur l’autonomie et la rentabilité des fermes. À cet égard, je suis toujours convaincu que la mesure du 25 % n’est pas justifiée et que Québec va devoir la reconsidérer en raison des conséquences trop grandes sur le maintien et le développement de l’agriculture en région. » M. Lacasse s’est dit très fier de la mobilisation des producteurs dans ce dossier.

Il est par contre « déçu que le gouvernement n’ait pas confirmé dans le livre vert la nécessité de maintenir une voix forte et unique de représentation des agriculteurs grâce à l’accréditation syndicale unique ». À ses yeux, « les producteurs ne veulent pas de débat là-dessus. Ils sont convaincus que l’UPA est le meilleur lieu pour débattre et influencer les politiques en faveur de la rentabilité de leurs fermes. Ils ont adhéré encore plus largement à l’UPA en réaction au débat suscité par certains groupes qui ne comptent que quelque 1000 agriculteurs sur 40 000 ». De plus, « le gouvernement doit cesser de voir l’UPA comme dédiée à la seule défense des intérêts des agriculteurs et réaliser que sans elle, il n’aurait pas été possible de dégager les consensus requis et de mobiliser les agriculteurs autour d’enjeux collectifs comme l’environnement, la traçabilité, Aliments du Québec, etc., afin de répondre aux attentes de la société », a-t-il ajouté.

Autre réalisation à son actif : la démarche de modernisation de l’UPA (L’UPA du futur) visant à mieux répondre aux attentes des producteurs et à être plus efficace. « Ça n’a pas été facile, mais c’était nécessaire pour s’arrimer aux autres organisations qui ont évolué au cours des 25 dernières années. »

L’intégrale de l’entrevue accordée par M. Lacasse sera publiée dans l’édition du 10 novembre de La Terre de chez nous.