Alimentation 3 février 2017

Belle année pour les cuvées de glace

Les cuvées de vin de glace et de cidre de glace sont prometteuses cette année. Malgré l’inquiétude causée par les redoux du mois de janvier, les producteurs sont confiants. « Les cidres de glace seront de grands millésimes », affirme le président des Cidriculteurs artisans du Québec, Michel Jodoin.

En ce qui concerne les vignerons, ils ont profité du temps froid de décembre pour presser leurs raisins. Ce sera aussi « une belle année pour les six producteurs enregistrés sous l’appellation IGP [indication géographique protégée] », affirme Yvan Quirion, président de l’Association des vignerons du Québec.

Qualité et température

Le propriétaire du Vignoble du marathonien, Jean Joly, estime qu’il n’y a pas avantage à vendre sa production de vin de glace en épicerie. Crédit photo : Archives/TCN
Le propriétaire du Vignoble du marathonien, Jean Joly, estime qu’il n’y a pas avantage à vendre sa production de vin de glace en épicerie. Crédit photo : Archives/TCN

Selon le propriétaire du Vignoble du marathonien, Jean Joly, l’été chaud et sec a permis aux raisins de rester « très beaux » jusqu’à la vendange de décembre. Cela fera du vin de glace 2016 un excellent millésime. 

Du côté des cidriculteurs, seulement 10 % de leur production de cidre de glace est issue de pommes cueillies dans l’arbre. Le procédé le plus populaire consiste à faire geler le jus extrait des pommes à l’automne. « Nos bacs de jus de pomme sont à l’extérieur depuis décembre. Le centre a gelé, mais on avait besoin d’une bonne semaine de froid pour que le reste gèle », explique M. Jodoin. Les températures froides de cette semaine mèneront la production « à la hauteur de nos attentes », croit le président Jodoin.

Ventes en épicerie

Depuis avril, la loi 88 donne le droit aux producteurs de cidres et de vins artisanaux de vendre leurs bouteilles dans les dépanneurs et les épiceries. « Maintenant qu’on a le droit de vendre nos produits dans les dépanneurs et les épiceries, c’est un marathon qu’on va courir, pas un sprint », indique M. Quirion. Certains producteurs ont commencé à négocier « de gré à gré » avec leur épicier, mais c’est un travail qui « se fera à long terme », explique M. Jodoin.

D’ailleurs, pour les gros producteurs, le réseau de distribution de la SAQ est avantageux par rapport à celui des épiceries. Par contre, l’option est facilitante pour les petits producteurs, installés loin en région.

D’après Jean Joly, les vignerons enregistrés sous l’IGP n’ont pas intérêt à vendre leurs produits en épicerie plutôt qu’à la SAQ. « C’est plus difficile de vendre des bouteilles de vin de glace de 200 ml à 30 $ chacune en épicerie. La majorité est vendue au vignoble ou à la SAQ, explique le vigneron. Ce qui ne veut pas dire qu’en épicerie ce n’est pas possible, mais le prix moyen des vins qui s’y trouvent est de l’ordre de 15 $. Un vin de glace à 30 $ sera donc plus difficile à vendre. »