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Interpellé à la Chambre des communes par le NPD, le premier ministre a martelé son appui à la gestion de l’offre de façon claire.
La chef de l’opposition officielle a d’abord souligné que le Canada n’était « pas le bienvenu » dans les discussions sur le partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership ou TPP), justement à cause de son système de gestion de l’offre.
« La position du Canada est toujours de protéger et de promouvoir tous nos secteurs dans des négociations de libre-échange partout dans le monde, y compris de protéger et de promouvoir notre système de gestion de l’offre. Cependant, la position de ce gouvernement et nos intérêts sont toujours mieux protégés avec la présence du Canada à la table. Les autres partenaires ont maintenant exprimé le désir de voir le Canada participer, et nous avons l’intention de le faire », a répondu le premier ministre Stephen Harper, le 15 novembre à Ottawa.
Le NPD a par la suite exigé des garanties au gouvernement étant donné l’inquiétude soulevée par les négociations du partenariat transpacifique dans lesquelles le Canada s’est engagé récemment. Le premier ministre a simplement répété que la position de son gouvernement était « bien connue » et a accusé le NPD d’être réfractaire à tous les traités de libre-échange. Nycole Turmel a par la suite demandé au premier ministre d’affirmer si la gestion de l’offre fait oui ou non partie des négociations, ce que le premier ministre n’a pas fait directement. « À la table de négociation, notre intention est toujours de protéger et de promouvoir les intérêts de tous les secteurs canadiens, dont ceux assujettis au système de gestion de l’offre. C’est la position que nous avons adoptée dans toutes les négociations auxquelles nous avons participé jusqu’ici, y compris celles avec l’Union européenne auxquelles prennent aussi part les provinces, dont le Québec », a répliqué le premier ministre.
Le NPD doute toujours
Le député du NPD de Compton-Stanstead est intervenu aux Communes le lendemain (16 novembre) en questionnant le ministre du Commerce international sur le même sujet. La réponse du ministre Ed Fast a été similaire à celle de son chef.
« Mais nous sommes néanmoins fort inquiets », reconnaît en entrevue à la
Terre le député néo-démocrate Jean Rousseau et critique adjoint en matière d’agriculture. Ce dernier a voulu rappeler au gouvernement de Stephen Harper que « le système en place est très efficace » et que ce serait « une catastrophe pour les producteurs (dans
le lait et la volaille) de changer les règles du jeu ». M. Rousseau doute de la bonne foi du gouvernement étant donné son vif intérêt pour le partenariat transpacifique, un nouveau groupe de libre-échange pour la zone Asie-Pacifique et sa récente décision de briser le monopole de la Commission canadienne du blé.
« Nous savons que le gouvernement a une forte propension pour tout ce
qui est libre marché et on entend des rumeurs qui ont de quoi nous
alarmer. On ne voudrait pas que la gestion de l’offre serve de monnaie d’échange dans les négociations transpacifiques », soumet le critique adjoint. Une de ces rumeurs est que Stephen Harper ouvrirait les frontières canadiennes en échange de meilleures conditions pour exporter le pétrole de l’Ouest canadien en Chine, par exemple.
En attendant, le député Rousseau invite les producteurs agricoles à exercer de la pression sur le gouvernement à Ottawa. « Nous devons bouger rapidement pour protéger nos fermes, qui sont notre richesse. »
Avec la collaboration d’Yvon Laprade.