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Lorsqu’on lui a annoncé qu’il allait recevoir le prix honoris causa au Gala Cérès du Salon de l’agriculture, le 18 janvier, le président de la Meunerie Milanaise et des Moulins de Soulanges, Robert Beauchemin, a été particulièrement étonné.
« Dans le secteur bio, on n’est pas habitués à recevoir des affaires! » souligne-t-il en riant. Survol des jalons ayant façonné la feuille de route de celui qui se qualifie lui-même d’illuminé.
1976 : La culture du blé à Milan
C’est au retour de l’Afrique, où il avait appris à analyser les cycles de la nature, que l’ingénieur de formation et sa conjointe Lily Vallières se sont lancés dans la culture du blé à Milan, en Estrie. À l’époque, le terme « bio » n’existait pas encore. « Agriculture naturelle, agriculture écologique… On cherchait à inventer des mots parce qu’on n’en avait pas pour définir un principe qu’on essayait de comprendre. Moi, je restais à l’affût de tout ça étant donné la curiosité qui m’animait. On ne pratiquait pas une agriculture biologique, normée, codée, avec 900 pages de sous-règlements », raconte ce précurseur. Quarante ans plus tard, il admet que la réglementation était un passage obligé pour l’agriculture biologique, mais il souhaite qu’elle converge maintenant vers une agriculture 3.0 « où on essaiera de comprendre avant de faire des gestes ».
1982 : Une première meunerie
« Mon modèle d’affaires était très intéressant. J’avais tout prévu, sauf qu’il n’y avait pas de marché [pour le blé bio] », se souvient Robert Beauchemin, amusé. L’achat d’un moulin a permis à la ferme d’écouler ses récoltes en produisant sa propre farine. La Meunerie Milanaise est ainsi née, et sa croissance a coïncidé avec l’émergence de boulangeries artisanales.
2006 : Les Moulins de Soulanges
Au tournant du siècle, de gros joueurs industriels ont joint la clientèle de la Meunerie Milanaise, et une période de doute sur l’avenir du bio a amené son fondateur à s’aventurer vers une autre avenue. « On s’est demandé si on pouvait envisager une démarche qui pousserait les agriculteurs traditionnels à questionner leurs pratiques », explique M. Beauchemin. Les grains moulus aux Moulins de Soulanges ne sont pas biologiques, mais issus d’une agriculture raisonnée qui offre un encadrement aux producteurs en transition.
2016 : Une usine hypermoderne
Récemment, la Meunerie Milanaise a frappé un grand coup en procédant à l’ouverture, à Saint-Jean-sur-Richelieu, d’une imposante usine qui lui permet de produire 500 tonnes de farines biologiques par jour. Malgré le transfert d’entreprise en cours vers leurs enfants, l’aventure est loin d’être terminée pour M. Beauchemin et sa complice Lily. « On est encore des illuminés, je pense! » affirme-t-il, faisant durer le suspense quant aux prochains projets.