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Les apiculteurs canadiens vivent un mauvais moment, eux qui doivent compétitionner contre des volumes de miel provenant de plus en plus de l’étranger.
Mais ce qui en agace plusieurs, c’est qu’une partie du miel importé est « contaminé avec des sirops et des résidus chimiques », confirme l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
« Il y a du miel sur le marché international qui est présentement mélangé ou carrément fabriqué avec du sirop de maïs ou du sirop de riz. Ce dernier est par ailleurs difficile à détecter », dénonce Kevin Nixon, président du Conseil canadien du miel. Il souhaite que le gouvernement canadien augmente les tests de dépistage afin de contrer les importations de miel frelaté.
De son côté, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) affirme qu’elle analyse de 70 à 100 échantillons de miel d’origine étrangère par année afin de déterminer si le produit a été altéré. « Oui, nous avons découvert des cas de miel contaminé avec des sirops et des résidus chimiques », confirme la porte-parole Tammy Jarbeau. Elle ajoute que l’ACIA pourrait possiblement accroître son plan d’échantillonnage en fonction du volume des importations et de leur niveau de non-conformité.
Ventes canadiennes en baisse
Les ventes des apiculteurs canadiens en 2016 ont diminué de 25 % comparativement à 2015, révèlent des données de Statistique Canada, ce qui a fait fléchir les prix. Le président du Conseil canadien du miel attribue cette baisse de prix aux importations de miel étranger. Presque sous les coûts de production, ces bas prix fragilisent la santé financière des fermes, notamment celles de l’Ouest canadien.
D’après la Fédération des apiculteurs du Québec, les producteurs québécois ne sont pas touchés par la situation… pour l’instant. « Le Québec produit moins de miel que certaines provinces de l’Ouest, signale Scott Plante, administrateur à la Fédération. On fournit à peine 30 % de notre marché et la demande est bonne pour le miel produit localement. C’est ce qui permet de maintenir les prix. Mais on suit avec intérêt le dossier des importations. C’est une menace, c’est certain. »
Plus sévère aujourd’hui
À Rosemère, près de Montréal, Amélie Filiatrault est responsable de la qualité à Odem International, une entreprise qui importe et exporte du miel. Sans vouloir nommer de pays, elle confirme elle aussi que des volumes de miel altéré avec d’autres substances sont présentement produits sur la planète. Un fléau nourri par le fait que pratiquement rien n’était testé jusqu’à tout récemment. « Depuis un an ou deux, c’est plus sévère. Les emballeurs exigent une plus grande qualité et des résultats d’analyse. Nous-mêmes faisons analyser le miel afin de nous assurer de ne pas acheter de miel adultéré. Et globalement, la qualité s’améliore. Mais le problème, c’est qu’il faut combiner plusieurs tests pour déterminer s’il y a eu des ajouts de sucre ou d’autres substances. Ce n’est pas simple. »
Plus de détails dans la prochaine édition de La Terre de chez nous.