Vie rurale 22 décembre 2016

Féérie de Noël à la jardinerie

BASSES-LAURENTIDES — Les couronnes enguirlandées, les poinsettias décorés de paillettes et les peluches de toutes sortes ornent les étagères; les lutins suspendus, les sapins décorés et la lumière tamisée créent une douce ambiance dans la boutique du Centre Jardin Barbe, à Saint-Eustache. C’est Noël et c’est féérique.

« Ça demande énormément de travail, mais ça en vaut la peine », explique le directeur du Centre Jardin Barbe, François Carrière. Même son de cloche chez Hélène Dion, propriétaire de Jardin Dion à Sainte-Thérèse. Les jardineries ouvertes à l’année préparent cet événement depuis la mi-août et pourtant, période des Fêtes ne rime pas forcément avec bénéfices faramineux. Les recettes ne représentent qu’environ 10 % de leur chiffre d’affaires. Alors, pourquoi se donner autant de mal? « C’est pour nos employés qu’on le fait », indique M. Carrière.

Rétention

Le Centre Jardin Barbe a décidé de se lancer dans l’aventure il y a quatre ans. Les propriétaires caressaient l’idée d’ouvrir une boutique de Noël, et le resserrement de la Loi sur l’assurance-emploi subi sous le gouvernement Harper a tôt fait de mettre le projet en branle. « Quand nous n’étions ouverts que l’été, nos employés ne cumulaient pas assez d’heures de travail pour être éligibles au chômage, explique M. Carrière. C’est le choix qu’on a fait pour les garder. »

La boutique de Noël de Mme Dion existe depuis une trentaine d’années. « À partir des mois de juillet et août, les heures travaillées commencent à diminuer. Si on n’avait pas la boutique de Noël, la moitié des employés serait au chômage en septembre », explique-t-elle. D’ailleurs, grâce à la boutique, le taux de roulement des employés reste faible tout au long de l’année. La propriétaire mobilise plus de la moitié de son personnel pour l’atelier de Noël, où la confection de décorations occupe la majeure partie des journées. Depuis quelques années, « on concentre nos efforts sur les décorations artificielles plutôt que naturelles », déclare M. Carrière.

Un symbole qui s’essouffle

L’emblème horticole de Noël est de moins en moins populaire dans les jardineries. « On ne vend presque plus de poinsettias naturels », affirme M. Carrière. Les producteurs-fournisseurs préfèrent approvisionner les grandes surfaces, selon Hervé Barjol, des Serres Sainte-Anne. « Dans les chaînes d’alimentation, il se vend trois ou quatre fois plus de poinsettias que dans les jardineries. C’est fou, ça fait partie des fruits et des légumes pour le consommateur. » Il dit d’ailleurs que la saison en a été une « bonne ».