Politique 5 septembre 2014

Une taxe sur l’essence pour renflouer les municipalités?

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Ce n’est pas qu’en milieu urbain qu’on souhaite siphonner les automobilistes avec une taxe sur l’essence.

S’il n’en tient qu’à l’Union des municipalités du Québec (UMQ), il faudrait considérer cette option pour renflouer les coffres des municipalités qui sont cassées comme un vieux clou rouillé.

«Nous tirons 72 % de nos revenus de la taxe foncière. Nous avons atteint le maximum», a soulevé jeudi devant la Commission de l’aménagement du territoire le président du comité exécutif de l’UMQ et maire de Rimouski, Éric Forest.

Appelé à défendre le dossier des municipalités lors des consultations sur le projet de loi 34 sur l’occupation et la vitalité des territoires, le maire de Rimouski a suggéré qu’on permette aux municipalités, en région, de toucher de nouvelles taxes pour rééquilibrer leurs finances. Une municipalité pourrait, par exemple, récolter jusqu’à 5 cents par litre vendu à la pompe. Des redevances pourraient également être versées aux municipalités, avec le consentement de Québec, il va sans dire.

Un fait demeure : tandis que s’amorcent les consultations en présence du ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Laurent Lessard, les municipalités veulent retrouver des pouvoirs de taxation qu’elles ont perdu au fil des années, comme la taxe scolaire. Elles croient en outre que le temps est venu de retrouver des pouvoirs décisionnels. «On veut travailler d’égal à égal avec les gouvernements», a plaidé Éric Forest.

Un défi de cohabitation

En entrevue à la Terre, le ministre Lessard a reconnu que l’exercice de consultations vise à trouver une forme de consensus entre l’État et le pouvoir municipal à travers le Québec. «L’ État doit s’adapter», a-t-il convenu. Il a rappelé l’importance de soutenir les régions en citant l’investissement à Lebel-sur-Quévillon, qui verra revivre l’ex-papetière Domtar. «C’est un exemple concret que les racines sont plus profondes que la couleur des feuilles», a-t-il de façon imagée. Il concède que la façon d’occuper le territoire suppose «un changement de culture, autant pour l’État que pour les municipalités locales et régionales».

Et que fait-on avec les villes qui ont besoin d’argent pour se financer ? «Il y a 62 G $ qui s’investit annuellement au Québec. Ça s’appelle le budget du Québec. À la fin de l’année, tout cet argent est dépensé. Il y aura toujours plein de frustrations et il faut s’ajuster. Nous sommes dans une époque de concertation», philosophe-t-il.

À travers tous ces débats, il faut travailler à revitaliser le territoire québécois, conclut le ministre Laurent Lessard. «Par exemple, je constate que l’UPA (Union des producteurs agricoles) adresse la question citoyenne. Il faut voir comment on peut davantage développer l’agriculture pour assurer notre indépendance agroalimentaire», fait valoir le ministre qui a déjà été titulaire de l’Agriculture.

Justement, l’UPA sera à Québec cet après-midi pour défendre son mémoire qui aborde l’agriculture et la foresterie.