Politique 5 septembre 2014

La Russie ne taxera pas ses exportations

a930dff123f78a5b26de011b2beb0828

Le marché du grain retenait son souffle alors que la Russie considérait bloquer ses exportations de grain comme lors de la sécheresse de 2010.

Le vice-premier ministre, Viktor Zubkov, a repoussé l’idée de taxer les exportations de son pays. La décision du 3 février est toutefois limitée aux exportations d’avril et le pays pourrait donc reconsidérer des restrictions aux exportateurs plus tard en 2012, ce qui risquerait de faire une énorme pression sur le marché du blé et des autres céréales. La simple menace d’une taxe à l’exportation avait d’ailleurs fait grimper le prix du blé de 16 % depuis octobre sur le marché de Paris.

La Russie compte maintenant exporter 27 millions de tonnes de blé dans la saison 2011-2012. On évoquait pourtant récemment un contrôle des exportations à partir de 24 millions de tonnes. M. Zubkov a annoncé que la récolte 2011 avait été réévaluée à près de 94 millions de tonnes, soit environ trois millions de tonnes de plus que les prévisions d’octobre. La Russie est le troisième plus grand exportateur de blé au monde.

L’Ukraine, le deuxième plus grand producteur de blé de la région de la mer Noire, pourrait toutefois prendre des mesures pour limiter ses exportations étant donné qu’environ la moitié du blé d’automne sera perdu en raison de la vague de froid qui sévit présentement en Europe.

Sécheresse en Amérique du Sud

Pendant que l’Europe gèle, l’Amérique du Sud manque de pluie en raison du phénomène météo La Nina qui affecte la température du Pacifique. L’Argentine et le Brésil devront composer avec des récoltes de soya plus petites que prévu. Selon la firme spécialisée Informa, on peut prévoir 7,6 millions de tonnes de moins de soya en Amérique du Sud par rapport aux prévisions du mois dernier.

Toujours selon Informa, le maïs argentin sera également touché avec une diminution de 1,5 million de tonnes par rapport aux prévisions du mois dernier. Avec 22,5 millions de tonnes, l’Argentine produirait la même quantité de maïs que l’an dernier, alors qu’on s’attendait à bien plus avec des ensemencements record. Certains analystes prévoient même une récolte d’aussi peu que 17 millions de tonnes. Rappelons que l’Argentine est le deuxième plus grand exportateur de maïs au monde après les États-Unis.

Quelque 80 % des champs de maïs du pays ont passé le cap de la pollinisation avant que des pluies commencent à tomber. Ce sera cependant trop peu et trop tard dans la majorité des cas.