Politique 5 septembre 2014

La Caisse de dépôt préfère le pétrole de l’Ouest

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Tout pour le pétrole de l’Ouest canadien et trop peu pour le développement de l’agriculture au Québec.

Tandis que le monde agricole réclame des actions du gouvernement, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) semble avoir décidé de mettre tous ses œufs dans un tout autre panier.

C’est la conclusion qu’on peut tirer en prenant connaissance de la toute récente note de recherche, publiée mardi par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC).

On apprend que la Caisse, le bas de laine des Québécois, investit massivement dans le pétrole de l’Ouest canadien. Au 3 août 2011, ses placements directs dans les sables bitumineux atteignaient 5,4 milliards (G)$, ce qui représente tout de même 14 % du portefeuille de ses placements boursiers.
« La Caisse investit davantage dans les sables bitumineux que dans Hydro-Québec. En fait, le discours sur la stratégie d’optimisation des rendements a mis le « bas de laine » des Québécois au service du développement des énergies fossiles dans l’Ouest canadien », constatent Éric Pineault et François L’Italien, chargés de projets à l’IRÉC et auteurs de la note de recherche.

Parmi les 10 premiers placements en actions de la Caisse, quatre le sont dans des entreprises au cœur du secteur des sables bitumineux. On retrouve Enbridge inc., Enbridge LLP (filiale de la précédente), Suncor et Canadian Naturel Resources. À eux quatre, ces placements représentent plus de 10 % du portefeuille en actions d’entreprises cotées en bourse de la Caisse, font ressortir les auteurs de la note de recherche.

L’IRÉC conclut que la politique d’investissement de la Caisse de dépôt dans le développement des sables bitumineux – un projet défendu âprement par le premier ministre Stephen Harper – « est en contradiction avec les engagements qu’a pris le gouvernement du Québec à l’égard de la lutte aux changements climatiques et à la « décarbonisation » de l’économie ».

Voilà qui risque de donner du « carburant » aux groupes environnementaux qui craignent de voir une autre industrie considérée à haut risque – celle du gaz de schiste – débarquer avec ses lourds équipements dans les régions rurales québécoises…