Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Munie de sa valise et de son badge officiel, Stéphanie Larocque se déplace d’un commerce à l’autre depuis maintenant neuf ans. De la ferme à la table, elle observe, note et formule des recommandations dans le but de protéger la santé du public. Son métier : inspectrice en agroalimentaire et en santé animale.
Stéphanie a un jour choisi de s’inscrire à un concours de recrutement avant d’être sélectionnée et d’intégrer, en 2007, la fonction publique au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Détentrice d’un diplôme d’études collégiales en techniques de diététique, celle qui effectue pas moins de 500 visites d’inspection par année révèle qu’elle se destinait dès le départ à une carrière dans le domaine de la santé.
« L’inspection m’a tout de suite intéressée, confie-t-elle. J’ai été mise sur la piste par une enseignante au collégial et je me suis toujours sentie dans mon élément. Ce que j’aime particulièrement de mon travail, c’est que je peux être autonome puisque j’organise moi-même mon horaire. De plus, je rencontre beaucoup de gens et j’apprends énormément de choses, ce qui s’avère très stimulant. »
L’important n’est pas d’avoir toutes les réponses, mais de savoir poser les bonnes questions, ajoute Stéphanie Larocque. Selon elle, les qualités requises pour exercer le métier d’inspecteur en agroalimentaire et en santé animale sont l’autonomie, le sens de l’observation, la curiosité et un jugement sûr, de même que la capacité d’établir une communication adéquate et de savoir intervenir quand il faut.
Le travail au quotidien
Lorsqu’elle se présente chez un exploitant, Stéphanie demande d’abord à parler au responsable ou au propriétaire, qu’il s’agisse d’une visite d’inspection périodique ou d’un contrôle consécutif à une plainte de la part d’un consommateur. « C’est à ce moment-là que l’observation commence. Au total, l’exercice comporte 23 points d’inspection, mais leur ordre de priorité dépend de ce que l’on voit en arrivant sur place. »
Dans les faits, la démarche employée – celle des 5 M – vise l’évaluation des risques pour la santé. Elle concerne la matière, la méthode, la main-d’œuvre, le matériel et le milieu. Du mode de conservation au transport des aliments en passant par la cuisson, le refroidissement, la tenue vestimentaire du personnel, le lavage des mains et l’état des équipements utilisés pour manipuler les aliments, tout est scruté à la loupe.
« Les gens ne savent pas à l’avance que nous débarquons chez eux et ils manifestent habituellement une certaine nervosité, mais ils comprennent ce que nous faisons. Il y a un échange verbal tout au long de la visite et nous leur remettons un rapport écrit avant de quitter les lieux. En cas de non-conformité, un nouveau contrôle est planifié un peu plus tard pour vérifier si les correctifs exigés ont été apportés », explique l’inspectrice.
Si les exploitants craignent d’être mis à l’amende, Stéphanie Larocque confirme que dans 95 % des situations, un avis est émis au préalable. « Nous sommes là pour accompagner les établissements et donner des conseils à leurs gestionnaires. Lorsque je suis obligée de donner un constat d’infraction, je suis très déçue. L’objectif est de responsabiliser les personnes et quand je constate que je ne les ai pas convaincues, ça devient un aspect négatif de mon travail. »
Des expériences et des défis
En neuf ans, l’employée du MAPAQ ne relève que deux expériences particulièrement malheureuses. « L’une d’entre elles est d’ailleurs survenue il y a quelques semaines. J’ai dû aller prêter main-forte à une collègue à qui un exploitant donnait du fil à retordre. Le ton a monté, nous sommes sorties du commerce et il a fallu appeler la police. Mais ce genre d’événement constitue l’exception. En règle générale, les gens collaborent bien. »
Stéphanie Larocque préfère évidemment se remémorer les moments agréables partagés avec les personnes qu’elle rencontre. Elle raconte s’être récemment présentée dans un commerce d’alimentation tenu par un exploitant qui ne parlait pas français. En observant l’étiquetage d’un produit, elle a réalisé que « nuts » (noix) avait été traduit par « écrous ». Après qu’elle en eût fait part au commerçant, tous les deux en ont bien ri.
Des défis? « Chaque endroit que je visite en est un, répond celle qui aspire à devenir chef d’équipe. Il faut avoir de la facilité à s’adapter. L’agroalimentaire représente un domaine en pleine évolution où il est nécessaire de se former constamment et d’être à l’affût. Le salaire est intéressant – jusqu’à près de 65 000 $ annuellement selon les classes et les échelons – et les perspectives d’emploi sont bonnes actuellement. »