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Le dézonage agricole et les ventes douteuses d’immeubles par la Société immobilière du Québec ont bien failli se retrouver devant la commission Charbonneau.
Le 24 novembre, Renaud Lachance, commissaire et ex-vérificateur général, a confié à La Presse+ qu’il avait dans sa mire les tractations entourant les changements au zonage municipal, donc par ricochet au dézonage. La commission n’a pu toucher à cet aspect, son mandat étant limité à l’adjudication des contrats dans l’industrie de la construction.
Pourtant, les enquêteurs de la commission avaient étoffé un dossier relatif à des allégations de corruption d’élus municipaux par des promoteurs immobiliers, principalement autour de Montréal. Pour mener à bien leurs projets, ces derniers avaient besoin d’un changement de zonage municipal.
« Il était là, le pot de miel le plus intéressant sur la corruption municipale, bien plus que dans la construction », a déclaré un enquêteur, rapporte le journaliste Denis Lessard.
À Midi info, sur les ondes de Radio-Canada, l’animateur Michel C. Auger a invité le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) à réagir à cette déclaration. Marcel Groleau a admis sa surprise, précisant que le zonage municipal était d’abord visé.
Interrogé sur le projet de train électrique de la Caisse de dépôt et placement du Québec, le président est d’avis « qu’il y a certainement des pressions » sur la Ville de Brossard dans le but d’aménager un stationnement à l’intersection des autoroutes 10 et 30.
« Le Commission de protection du territoire agricole du Québec doit donner son avis », a-t-il exigé, soulignant que le projet ne pouvait être approuvé par simple décret du gouvernement.
Marcel Groleau a de plus rappelé que le Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté urbaine de Montréal disposait d’espace suffisant pour autoriser son développement durant 25 ans. Il a aussi affirmé qu’il y avait « une énorme différence » entre la volonté politique et la réalité terrain. Est-ce qu’il y a un risque pour les entrepreneurs de miser sur le dézonage agricole?
« Ce n’est pas un risque, c’est un investissement qu’ils font », a répliqué le président de l’UPA. À Brossard et à Mirabel, a-t-il ajouté, les prix exorbitants payés pour les terres agricoles n’ont aucun rapport avec leur valeur agronomique.