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Publié en 2014, le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs établit les prochaines normes d’élevage porcin au pays. Certaines des exigences qu’il contient devront être adoptées d’ici 2024 par les producteurs. Mais certains acheteurs pourraient exiger que vous vous y conformiez plus tôt.
Le Code, c’est le document qu’a publié le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage afin de garantir le bien-être des porcs qui vivent dans les fermes.
Les éléments qui ont été révisés par des experts sont notamment le traitement de l’animal, la surface allouée, la ventilation et l’alimentation.
« C’est un code qui est basé sur des connaissances scientifiques, explique David Boissonneault, président des Éleveurs de porcs du Québec, et non sur ce qu’on pense qui est le mieux pour l’animal. »
La plupart des normes qui nécessitent des modifications aux installations d’élevage ne seront exigées qu’à partir de 2024.
« Présentement, il n’y a aucune pression de la part du marché concernant l’application des nouvelles normes, ajoute-t-il. Mais un jour, ça va arriver. »
Et ce moment pourrait survenir plus vite qu’on pense, estime Sébastien Turcotte, agronome spécialisé en bâtiments et en régie d’élevage au Centre de développement du porc du Québec. Plusieurs grands acheteurs comme McDonald’s et Tim Horton ont déjà indiqué qu’ils n’achèteraient que du porc élevé selon les nouvelles normes à partir de 2022. « Olymel et Aliments Asta ont aussi le même objectif », précise-t-il.
Maternités
Le principal changement à prévoir concerne les maternités. D’ici 2024, les porcs qui vont à l’abattage devront être issus de truies qui auront vécu en groupe.
Désormais, les cochettes tout comme les truies en gestation devront donc être élevées en parc, à l’exception d’une période de 28 jours suivant la saillie.
La situation est différente pour les porcheries de finition ou les pouponnières. Selon Sébastien Turcotte, les changements exigés pour ces installations sont minimaux.
« Il faudra augmenter légèrement la superficie allouée à chaque porc, mentionne-t-il, mais pour une plus courte période, alors l’impact est nul pour le producteur. »
Aménagement en parc
Créer des parcs, ça veut dire enlever des cages, mais aussi allouer plus d’espace à chaque truie. Pour conserver la taille d’un cheptel, un producteur devra donc agrandir ses installations. La superficie à réserver à chaque animal variera alors en fonction du revêtement de plancher et de la taille des animaux.
« Les truies préfèrent le plancher plein, mentionne Sébastien Turcotte. Mais en organisant bien l’espace, il y a moyen d’utiliser à la fois du plancher latté et du plancher plein. »
Bien sûr, les bêtes dans les parcs auront tendance à se bousculer, indique Sébastien Turcotte, mais en aménageant correctement l’espace, on réduit les répercussions des batailles. « On peut créer des groupes avec des animaux de même taille, par exemple, ou installer un système d’alimentation avec des distributeurs automatiques de concentrés autobloquants ou bat-flanc. »
Il faut aussi vérifier la ventilation, souligne le spécialiste en réaménagement de bâtiments de ferme. « Les normes au sujet de la ventilation des bâtiments ne changent pas, indique-t-il. Mais il faut s’assurer que l’air sort aux bons endroits. Parfois, on peut régler des problèmes seulement en ajoutant des déflecteurs. »
Martin Primeau, collaboration spéciale