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LANAUDIÈRE — Des groupes s’organisent un peu partout à travers le Québec afin de faire du glanage, une pratique qui consiste à parcourir les champs après la récolte afin de récupérer de la nourriture non ramassée.
Chaussés de bottes de pluie, le couteau à la main, ils glanent choux, courges ou citrouilles délaissés pour des raisons esthétiques ou grappillent les surplus de récolte de bleuets ou de pommes… avec la permission de l’agriculteur, évidemment.
« On fait ça pour plusieurs raisons », explique Marie-Ève Martineau, du groupe Glanage Québec. « La facture d’épicerie monte toujours, alors pour certains, le glanage fait une différence. Il y a aussi toute une philosophie autour de ça. On le fait pour contrer le gaspillage alimentaire, mais aussi pour aller droit à la source et avoir le plaisir de cueillir soi-même son aliment. »
Marie-Eve Martineau croit qu’il est d’autant plus important de respecter certaines règles de base. « Les agriculteurs craignent que les gens y aillent n’importe quand, que leurs champs soient piétinés, que des récoltes non terminées soient prises. Il ne faudrait pas que des gens y aillent sans demander la permission. »
Sylvain Ricard, de la Ferme Gaudet et Ricard de Saint-Alexis, a apprécié l’expérience d’accueillir les glaneurs de Slow Food Lanaudière dans ses champs, mais il précise : « On fait ça uniquement par bonne volonté, car les légumes enfouis au champ représentent de la matière organique qui nourrit la terre. Ça ne nous apporte rien de nous en débarrasser. »
IT : Groupes organisés
En plus des groupes comme Glanage Québec, Récoltes oubliées ou Jardins solidaires, il y a les organismes de dépannage alimentaire, comme les Moissons, qui organisent des séances de glanage. « On a toujours reçu des dons des agriculteurs, explique Sylvie Boucher, directrice générale de Moisson Lanaudière, mais depuis environ deux ans, on organise des séances de glanage. Dès qu’un champ est disponible, on lance un appel parmi nos 70 groupes communautaires accrédités, et ils nous envoient des glaneurs. »
Si la tendance se maintient, la pratique s’étendra encore. Marie-Ève Martineau souhaite que ces dons soient encouragés. « Pourquoi pas un crédit d’impôt pour les agriculteurs qui font don de leur restant de récolte? »
Geneviève Quessy, collaboration spéciale