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Ottawa pourrait redéfinir son niveau d’intervention dans le soutien au revenu des agriculteurs.
Le contexte de compressions budgétaires du dernier budget Flaherty risque en effet de se traduire par une volonté fédérale de rendre plus prévisible l’enveloppe consacrée à la sécurité du revenu, notamment par des programmes comme Agri-stabilité. Le marché des denrées agricoles, plus favorables ces derniers temps, fait en sorte que ces programmes sont déjà moins sollicités. Une révision à la baisse des modalités d’intervention serait donc moins perceptible à court terme.
« À l’instar des agriculteurs qui doivent constamment adapter leurs pratiques agricoles en fonction de l’évolution du marché ou des conditions météorologiques, les gouvernements doivent examiner et adapter leurs programmes pour qu’ils continuent de répondre aux besoins changeants du secteur agricole », a affirmé le ministre fédéral de l’Agriculture Gerry Ritz, en conclusion de la dernière rencontre des ministres de l’Agriculture du Canada, à Gatineau le 20 avril.
Le ministre n’a pas statué de façon explicite sur la révision des programmes, mais le communiqué final souligne néanmoins les « perspectives économiques positives » et l’accent qui sera mis sur l’« innovation, la compétitivité, les débouchés commerciaux, l’adaptabilité et la durabilité ». Tous ces secteurs d’intervention visent d’ailleurs à aider les producteurs à demeurer plus compétitifs dans le marché et, par conséquent, à avoir moins besoin des programmes de soutien.
En conférence de presse, le ministre Ritz a aussi précisé qu’il fallait « faire progresser l’industrie, mais aussi réduire le déficit ». Questionné plus spécifiquement sur la gestion des risques, M. Ritz a dit vouloir une entente la « plus flexible possible », mais en tenant compte du risque de se voir imposer des mesures compensatoires par nos partenaires commerciaux.
Pas encore de chiffres sur la table
Québec ne nie pas qu’une redéfinition des programmes de soutien au revenu soit possible. Le ministre Corbeil, qui a participé à la conférence de Gatineau, a même affirmé à la Terre qu’il fallait rendre les programmes « plus efficaces et en lien avec les disponibilités budgétaires ». Il se dit néanmoins satisfait de la rencontre interministérielle, tout en spécifiant qu’il n’y a pas de budget sur la table pour le moment et que la discussion se fait sur des principes.
Le ministre souhaite par ailleurs qu’Ottawa introduise plus de « souplesse » et de « flexibilité » dans les programmes afin que les sommes consacrés à un volet qui serait moins sollicité une année puissent être réinvesties ailleurs. À cet égard, Pierre Corbeil cite des secteurs comme l’innovation, l’adaptation, la compétitivité, le développement sectoriel et le développement des marchés. Des pourparlers plus précis avec le fédéral sont prévus au mois de juin.
Notons qu’Agri-stabilité représentait 198 M$ pour le Québec en 2009 et 80 M$ en 2010. Ces sommes viennent notamment diminuer l’apport de Québec dans son programme d’assurance-stabilisation (ASRA).
Rendez-vous au Yukon
La négociation d’Ottawa avec les provinces est donc encore loin d’être terminée même si on entre dans la troisième phase. D’importants pourparlers vont se tenir sur ces questions pendant l’été en vue de la prochaine rencontre interministérielle du 12 au 14 septembre prochain au Yukon.
Les provinces, les associations d’agriculteurs et l’industrie seront consultées cet été. Rappelons que le prochain cadre stratégique agricole, Cultivons l’avenir 2, doit normalement entrer en vigueur en avril 2013.