Politique 5 septembre 2014

Colbex : le PQ du côté des producteurs

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L’opposition péquiste presse le gouvernement Charest de « réinjecter des sommes d’argent » pour permettre la réouverture de l’abattoir Levinoff-Colbex.

« Il faut agir pour trouver une solution rapidement, et de façon transparente, pour éviter aux producteurs et aux (265) employés de tout perdre. On a déjà mis 30 M$ dans cette aventure, il ne faut pas lancer la serviette », a déclaré en entrevue téléphonique à la Terre le député André Simard, porte-parole en matière d’agriculture et d’alimentation. Il n’a toutefois pas toutes les données en main pour quantifier l’aide financière qui serait nécessaire à la reprise des activités d’abattage.

Il privilégie la relance de l’abattoir sous la forme d’une coopérative, « comme l’ont voté en assemblée les producteurs concernés », ajoute le député Simard.

Cette intervention massive de l’État souhaitée par le Parti Québécois n’empêcherait pas, par ailleurs, la tenue d’une enquête sur ce qui a entouré la vente de l’abattoir aux producteurs de bovins par les frères Cola. Le parti d’opposition a réclamé en Chambre mercredi une enquête du Vérificateur général pour enquêter sur ce dossier, et sur les malversations qui pourraient être associées à la transaction soutenue par l’État québécois. Il pose la question : « À 62,5 M$, est-ce que c’était le juste prix? La réponse est pratiquement non ».

« Nous ne demandons pas une enquête sur l’abattoir, mais bien une enquête sur la transaction. Nous voulons que l’abattoir reste ouvert. Nous nous rangeons derrière les producteurs et nous tenons à ce que ce soit clair pour tous ceux qui sont dans l’industrie. Il n’est pas normal que l’abattage de bovins de réforme se fasse en Ontario à l’heure actuelle. Ce n’est pas vrai qu’on peut absorber avec nos abattoirs de proximité 1 500 bovins par semaine. Ça n’a pas de bon sens », s’exclame-t-il.

À ce propos, il a eu un entretien avec le président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, Claude Viel. Et il insiste pour ajouter que le Parti Québécois ne remet aucunement en question la gestion de la Fédération. « Il y a eu des avis négatifs des fonctionnaires sur le montant financier de la transaction qui était proposée, et la place des frères Cola en termes politiques, les salaires qu’on leur a versés. Il est difficile d’effacer l’ardoise sur le passé », insiste le député de Kamouraska-Témiscouata.

André Simard reproche enfin au ministre de l’Agriculture Pierre Corbeil d’être « drôlement passif » dans le dossier Levinoff-Colbex, et il doute fort des résultats que donneront les « mesures d’accompagnement » dont a fait allusion le ministre ces derniers jours.

« On demande au ministre Corbeil comment il entend réparer (les erreurs commises) », soumet-il. En réponse aux critiques de l’opposition, le titulaire de l’Agriculture s’est dit très attentif aux décisions que prendront les propriétaires de l’abattoir.