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Bien malin celui qui peut prédire quels seront le budget et la nature des programmes du prochain Farm Bill américain (2013-2018).
Tel est le constat de l’économiste en chef du U.S. Department of Agriculture (USDA), Joseph Glauber. « Les coupes envisagées à Washington oscillent entre 23,0 et 33,2 G$ US pour les dix prochaines années », a dit le tribun-vedette à la conférence Growing Our Future tenue à Ottawa en avril dernier.
L’aide aux agriculteurs fait l’objet d’un âpre débat dans la capitale américaine entre l’administration du président démocrate Barack Obama et ses adversaires républicains. Sans être la Grèce, les États-Unis sont fortement endettés. Et à quelques mois des élections présidentielles (novembre), il n’est pas exclu que le pays n’ait pas de politique agricole en main, une première depuis l’instauration du Farm Bill en 1973. Votée tous les cinq ans, cette loi agricole englobe toute une série de programmes : subventions, conservation des terres, crédit agricole, développement rural, commerce international, salubrité alimentaire et alimentation.
Chose certaine, les programmes de paiements directs aux producteurs, instaurés en 1996, « sont fortement critiqués en cette période de prix élevés des grains et ils sont peut-être appelés à disparaître », a expliqué M. Glauber en montrant sur un écran géant une carte de la ville de New York réalisée par l’Environmental Working Group. Cette organisation, basée à Washington, identifie le nombre de bénéficiaires qui résident dans la Grosse Pomme et qui ne sont évidemment pas des agriculteurs mais des docteurs ou des avocats propriétaires de terres agricoles.
Selon l’économiste en chef, toutefois, ces paiements directs sont la seule aide de l’État pour de nombreux producteurs. De plus, l’agriculteur bénéficiaire a l’obligation de participer à certains programmes de conservation des terres. L’élimination de ces programmes de paiements directs, versés à raison de 4 à 5 G$ US par an, pourrait même représenter des économies de 49 G$ US pour les dix prochaines années.
Les paiements directs seraient vraisemblablement remplacés par des programmes d’assurance revenu et d’assurance récolte déjà existants (tout en gardant un programme d’aide en cas de catastrophes naturelles). Depuis 2008, Washington dépense plus par année en programmes d’assurance qu’en paiements directs. « Le producteur devra cependant faire le choix entre une assurance pour la baisse du prix de ses denrées ou une assurance pour la perte de son revenu », a indiqué M. Glauber.
Les discussions se poursuivent aussi à Washington sur le type de programme d’aide accordé aux producteurs laitiers, dont l’industrie traverse crise après crise. En réponse à une question de l’auditoire sur la production d’éthanol, M. Glauber a dit que les producteurs du Midwest ont rempli leur mandat, soit la production de 15 milliards de gallons d’essence verte fabriquée à partir de maïs. La Loi sur l’indépendance et la sécurité énergétique des États-Unis prévoit cependant la production de 36 milliards de gallons de biocarburants d’ici à 2022, dont 12 milliards fabriqués à partir d’éthanol cellulosique. « On n’a pas encore vu une goutte d’éthanol cellulosique sur le marché », a mentionné l’économiste en chef.
Démocrates et républicains devront aussi approuver un budget de recherche au sein du Farm Billpour trouver une technologie rentable à la fabrication de cet éthanol, s’il reste de l’argent.