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Mise à jour du mardi 11 octobre
Avec les rumeurs de fermeture et de fusion qui courent, le campus de La Pocatière de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) suscite beaucoup d’inquiétude au Bas-Saint-Laurent.
« Nous savons que des négociations sont en cours concernant la fusion de l’ITA avec le Cégep. Chose certaine, ce serait un vrai fiasco si l’ITA fermait. Nous avons besoin que ça reste ouvert, pour nos jeunes et pour la région, lance Gilbert Marquis, président de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent. Il y a des discussions avec nos députés, mais il faut arrêter de parler et commencer à poser des actions. »
Le Cégep de La Pocatière a décidé de prendre les devants en proposant un plan détaillant une éventuelle alliance entre les deux institutions. La proposition consiste à changer le statut de l’ITA pour en faire une école nationale où les étudiants continueraient de recevoir une formation pratique adaptée à la réalité de l’agriculture, et ce, dans les locaux de l’ITA.
« C’est au niveau administratif que nous voyons des gains. Présentement, nous collaborons déjà, mais le fait que les deux institutions soient gérées par deux ministères différents [le ministère de l’Agriculture pour l’ITA et le ministère de l’Éducation pour le Cégep] rend la gestion plus complexe. En étant unifiées, nos institutions verraient leurs coûts administratifs diminuer », soutient Marie-Claude Deschênes, la directrice du Cégep.
Silence du ministre
Marie-Claude Deschênes espère que le ministre de l’Agriculture sortira de son mutisme sur l’avenir de l’ITA de La Pocatière. « C’est désolant de voir une institution comme l’ITA se replier sur elle-même. Elle s’est désengagée de sa participation dans différents comités locaux, dans la formation continue et dans son implication internationale. Il y a aussi de l’instabilité à l’ITA, où les directeurs et directeurs par intérim se sont succédé ces dernières années. La pérennité de l’ITA est un enjeu ici, et en mettant nos forces en commun, nous pourrons passer à travers les défis comme la décroissance démographique qui affecte la région. Mais nous n’avons pas de nouvelles du ministre », plaide la directrice.
Une source interne de l’ITA déplore également l’absence d’indication du ministre relativement à ses plans pour l’institution. Sous le couvert de l’anonymat, cette personne se désole que l’ITA soit moins impliquée dans le transfert technologique vers le milieu agricole. Elle mentionne cependant que le climat à l’intérieur des murs est somme toute positif, soutenu par le dynamisme et l’enseignement de qualité de jeunes professeurs nouvellement arrivés.
Pas la même notoriété
Interpellée, la présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, Michèle Lalancette, demande au ministre de l’Agriculture de ne pas changer le statut de l’ITA de La Pocatière. Au contraire, elle veut que les forces et l’expertise de cette institution soient mises en valeur.
La présidente se dit très déçue d’apprendre le possible changement de statut qui plane sur l’organisation. « C’est primordial que les ITA demeurent sous l’égide du MAPAQ afin de s’assurer que l’agriculture soit la priorité dans les cours qu’ils dispensent », fait-elle valoir.
Elle-même diplômée de l’ITA, campus de Saint-Hyacinthe, elle souligne la valeur de la formation reçue, qu’elle juge supérieure à celles des autres institutions collégiales. « Ma sœur a étudié l’agriculture dans un cégep, tandis que j’ai suivi mes cours à l’ITA. La reconnaissance dans l’industrie pour les deux diplômes n’est pas la même, soutient Michèle Lalancette. Sans rien enlever aux cégeps, l’enseignement est plus approfondi à l’ITA, le recrutement des professeurs est axé sur leurs connaissances terrain, etc. »
Pouvoir du ministre
Le MAPAQ a indiqué à la Terre qu’il ne ferait pas de commentaires, en mentionnant toutefois que la décision de changer le statut du campus de La Pocatière appartenait au ministre.
Il n’a pas encore été possible d’obtenir l’avis du ministre Pierre Paradis.