Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
L’économie du Québec n’est pas en aussi bonne santé qu’on pourrait le croire.
En ce début de campagne électorale, une étude réalisée par l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) remet les pendules à l’heure sur l’état de santé économique de la Belle Province.
Selon l’auteur de la note d’intervention, l’économiste chevronné Pierre Gouin, « le fait que le Québec a été moins durement frappé par la crise financière ne doit pas nous amener à croire que l’économie du Québec repose sur des bases solides ».
« Ce serait entretenir une dangereuse illusion », tient-il à préciser. L’économiste chargé de projet à l’IRÉC a consulté les Comptes économiques de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) pour les fins de son analyse.
Exportations en forte baisse
Ainsi, en dépit des apparences, l’économie québécoise stagne depuis 10 ans, avec une baisse inquiétante et préoccupante de ses exportations internationales.
En 2002, le surplus commercial s’élevait à 6 milliards (G)$. Six ans plus tard, ce même surplus était devenu un déficit de 17 G$. L’an dernier, le déficit avec l’extérieur du Canada se situait désormais à… 23 G$.
Tout cela est attribuable, en grande partie, à l’effondrement de plusieurs pans de l’économie. Les exportations québécoises se sont littéralement effondrées, principalement dans les secteurs du bois, du meuble, du papier, du caoutchouc, des plastiques et des produits électriques.
En même temps, la demande intérieure a augmenté de 4,6 % par année, de 2002 à 2011, tandis que le Produit intérieur brut (PIB) progressait d’un timide 3,7 %.
L’intervention de l’État
L’auteur de l’étude lance un avertissement. Il est convaincu qu’une « très grande rigueur est nécessaire (…) si nous ne voulons pas nous retrouver démunis dans quelques années devant une soudaine flambée des taux d’intérêt, par exemple ».
Au moment où le premier ministre Jean Charest multiplie les sorties publiques pour vendre son Plan Nord, l’économiste de l’IRÉC sonne la fin de la récréation. Il estime que « le Québec ne peut pas se passer plus longtemps d’une politique industrielle bien conçue ». Pour redresser la barre, l’intervention de l’État « peut se justifier », fait-il valoir.
Reste à voir maintenant si les chefs des partis politiques qui se livrent bataille pour se gagner la faveur de l’électorat vont saisir la balle au bond pour lancer le débat sur l’avenir économique du Québec de la prochaine décennie…