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L’ancien ministre des Ressources naturelles Guy Chevrette sort de sa retraite pour s’immiscer, à distance, dans la présente campagne électorale.
Pour attirer sur lui les projecteurs, il vient de se porter avec grand fracas à la défense des politiciens. Il se dit convaincu que la très grande majorité de nos élus à Québec sont honnêtes et intègres. Il s’en est ouvert dans une entrevue au quotidien Le Soleil.
Ce n’est cependant pas son unique cheval de bataille. Guy Chevrette aime aussi s’aventurer sur des sentiers peu fréquentés, celui de la forêt, par exemple, dont on ne parle pas suffisamment, selon lui, au sein des diverses formations politiques.
« C’est déplorable, confie-t-il en entrevue à la Terre. La forêt, c’est une ressource renouvelable, comme le vent et l’eau. Et ça fait vivre des régions, à la condition qu’on l’exploite convenablement, avec des mesures soutenues par l’État ».
Mauvaise mine…
Voilà ce qui l’amène à entrer dans le cœur du sujet. Il constate avec déception que le gouvernement Charest a fait le choix du développement minier, avec son Plan Nord, « sans contraindre les minières à faire de la deuxième transformation et en se satisfaisant de redevances peu élevées », soumet-il.
« Je dis qu’il faut faire attention. Des mines, ça ouvre et ça ferme souvent sans prévenir, et ce sont les villages qui écopent. On a vu ça à Gagnonville et à Shefferville », fait-il observer.
Il ajoute encore : « On mise sur les ressources minérales, qui sont loin d’être renouvelables. Prenez la pépite d’or. Après qu’on l’ait extraite du sous sous-sol québécois, il n’en reste plus rien. Ça devrait nous faire réfléchir ».
Par ailleurs, l’ancien député péquiste de Joliette – il a été député pendant 26 ans – aurait aimé voir le gouvernement – et son ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac – mettre « autant d’argent dans la forêt que dans les mines ».
« Le ministre (Gignac) vient de promettre 265 M$ sur cinq ans pour la forêt, tandis que le gouvernement mettra 1 milliard de dollars uniquement pour une route pour les mines. Il y a un déséquilibre évident », résume-t-il.
Guy Chevrette, 72 ans, a représenté les intérêts de l’industrie forestière jusqu’à la fin de 2010 à titre de PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ).
Il combat depuis l’automne dernier un cancer de la prostate. « Une difficile épreuve », admet-il. Mais cela ne l’empêche pas de donner son opinion sur les sujets de l’heure.
« J’ai fait de la politique et je suis capable de porter un jugement éclairé. Je sais aussi que ça peut en déranger quelques-uns », conclut-il.