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Avec les rumeurs de fermeture et de fusion qui courent, le campus de La Pocatière de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) suscite beaucoup d’inquiétude au Bas-Saint-Laurent.
« Nous savons que des négociations sont en cours concernant la fusion de l’ITA avec le Cégep. Chose certaine, ce serait un vrai fiasco que l’ITA ferme. Nous avons besoin que ça reste ouvert, pour nos jeunes et pour la région, lance Gilbert Marquis, président de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent. Il y a des discussions avec nos députés, mais il faut arrêter de parler et commencer à poser des actions. »
Le Cégep de La Pocatière a décidé de prendre les devants en proposant un plan détaillant une éventuelle alliance entre les deux institutions. La proposition consiste à changer le statut de l’ITA pour en faire une école nationale où les étudiants continueraient de recevoir une formation pratique adaptée à la réalité de l’agriculture, et ce, dans les locaux de l’ITA.
« C’est au niveau administratif que nous voyons des gains. Présentement, nous collaborons déjà, mais le fait que les deux institutions soient gérées par deux ministères différents [le ministère de l’Agriculture pour l’ITA et le ministère de l’Éducation pour le Cégep] rend la gestion plus complexe. En étant unifiées, nos institutions verraient leurs coûts administratifs diminuer », soutient Marie-Claude Deschênes, la directrice du Cégep.
Silence du ministre
Marie-Claude Deschênes espère que le ministre de l’Agriculture sortira de son mutisme sur l’avenir de l’ITA de La Pocatière. « C’est désolant de voir une institution comme l’ITA se replier sur elle-même. Elle s’est désengagée de sa participation dans différents comités locaux, dans la formation continue et dans son implication internationale. Il y a aussi de l’instabilité à l’ITA, où les directeurs et directeurs par intérim se sont succédé ces dernières années. La pérennité de l’ITA est un enjeu ici, et en mettant nos forces en commun, nous pourrons passer à travers les défis comme la décroissance démographique qui affecte la région. Mais nous n’avons pas de nouvelles du ministre », plaide la directrice.
Une source interne de l’ITA déplore également l’absence d’indication du ministre relativement à ses plans pour l’institution. Sous le couvert de l’anonymat, cette personne se désole que l’ITA soit moins impliquée dans le transfert technologique vers le milieu agricole. Elle mentionne cependant que le climat à l’intérieur des murs est somme toute positif, soutenu par le dynamisme et l’enseignement de qualité de jeunes professeurs nouvellement arrivés.
Au moment de mettre en ligne, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue.