Politique 5 septembre 2014

L’incertitude persiste quant à l’avenir du programme Agri-stabilité

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) craignent le pire en ce qui concerne les programmes de soutien au revenu.

Peu avant la rencontre des ministres canadiens de l’Agriculture à Whitehorse, au Yukon, le 12 septembre, la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) craignent le pire en ce qui concerne les programmes de soutien au revenu.

« Nous sommes très inquiets. Le prochain cadre stratégique pourrait se résumer à des coupes de budget qui affecteraient principalement Agri-stabilité. Selon nos estimations, l’aide consentie par ce programme pourrait être réduite de 50 % », indique Charles-Félix Ross, économiste en chef de l’UPA, qui souligne par ailleurs l’absence de transparence dans les pourparlers avec Ottawa.

Budget et innovation

La FCA dénonce également la manière dont les négociations sont menées par Ottawa, les qualifiant de « non transparentes et exclusives ». On sait toutefois que les travaux doivent s’accélérer dans la dernière ligne droite avant la rencontre de Whitehorse qui devrait permettre d’en savoir plus sur les orientations du fédéral.

« Tandis que la FCA reconnaît que le gouvernement fédéral cherche à équilibrer le budget d’ici à 2015, nous aimerions exprimer notre farouche opposition à toute coupe éventuelle de ces programmes budgétaires qui exposerait les producteurs à des niveaux insoutenables de risques hors ferme, qui vont au-delà de leur capacité de les gérer à la ferme ou de la capacité de l’industrie de les gérer globalement », a déclaré le président de la FCA, Ron Bonnett.

La Fédération dit comprendre la volonté du gouvernement fédéral de miser sur l’innovation, mais ajoute que l’incertitude financière qu’amèneraient les coupes à Agri-stabilité risque de freiner tout investissement sur les fermes. Par ailleurs, elle estime normal d’être invitée à participer à l’élaboration de la prochaine politique agricole canadienne, Cultivons l’avenir 2, en tant que représentant de 200 000 agriculteurs du pays.

« Le fédéral et le Québec ont tenu des consultations en juillet dernier auprès de la clientèle au sujet du renouvellement de l’accord-cadre Cultivons l’avenir. Nous nous abstenons de tout autre commentaire », a déclaré le 31 août Pascale Dumont Bédard, attachée de presse du ministre Pierre Corbeil.

Ottawa se veut rassurant

Le ministre de l’Agriculture du Canada, Gerry Ritz, a voulu rassurer les agriculteurs lorsqu’interrogé par la Terre sur les possibilités de compressions dans Agri-stabilité. « Soyons clairs : l’industrie et les gouvernements sont d’accord que des programmes doivent être en place pour aider les agriculteurs à faire face à de significatives pertes du revenu et des crises », a-t-il répondu par écrit.

M. Ritz a aussi ajouté que l’agriculture canadienne pouvait compter sur de « solides » perspectives de croissance et que le gouvernement doit également « permettre aux agriculteurs de profiter du marché et devenir plus rentables à long terme ». Le ministre Ritz résume sa position en disant qu’il compte accorder une attention particulière aux « investissements en innovation, à l’accès aux marchés et à la réforme réglementaire qui appuie la durabilité et la capacité d’adaptation du secteur ».