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L’arrivée du Japon dans les négociations en vue d’un Partenariat transpacifique (TPP) est loin d’être assurée, alors que la Chine souhaite créer un accord commercial distinct en Asie.
La réunion des tous les pays concernés dans le cadre de l’APEC (Forum de coopération Asie-Pacifique), à Vladivostok en Russie du 6 au 9 septembre, n’a pas permis de faire avancer concrètement ces négociations commerciales multilatérales. C’était néanmoins l’occasion pour chacun des camps de faire avancer ses pions.
Un des joueurs majeurs de l’APEC, la Chine, cherche de son côté à instaurer une zone de libre-échange en incluant le Japon et la Corée du Sud. Si les Japonais penchaient vers cette dernière option, en laissant tomber le TPP, cela changerait complètement la donne. Le Japon est en effet un marché important pour les produits agricoles, mais cherche en même temps à protéger ses agriculteurs qui sont largement subventionnés. La décision du Japon de ne pas se joindre au TPP limiterait donc l’attrait du TPP pour des pays agricoles exportateurs comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.
Sans le Japon, les États-Unis pourraient donc se retrouver à la tête d’un projet d’accord avec du plomb dans l’aile.
« De quel côté penchera le Japon, troisième économie mondiale après les États-Unis et la Chine, est considéré comme crucial pour le succès du TPP. Tokyo a clairement laissé savoir qu’il s’agissait d’un choix entre un et l’autre et a donné de fortes indications selon lesquelles l’accord régional tripartite est jugé plus avantageux (et moins difficile à négocier) que le TPP qui exigerait du Japon qu’il ouvre son marché agricole hautement protégé », analysait Mark Mackinnon, du Globe and Mail, en visite à Vladivostok. Un éditorial japonais du Yomiuri Shimbun soulignait, dans son édition du 7 septembre, que le Japon devrait sortir rapidement de l’impasse créée par le Parti démocratique du Japon et les groupes agricoles qui s’opposent au TPP. Le journal rappelle que le pays doit prendre une décision rapidement afin de faire partie des prochaines rondes de négociation. Le premier ministre japonais n’a toutefois pas profité du sommet de l’APEC pour annoncer sa volonté de joindre le TPP comme il avait d’abord prévu de le faire.
L’attrait de la proposition chinoise pourrait bien être en cause dans ce revirement.
Il y a maintenant deux blocs économiques concurrents dans la zone du Pacifique. L’un est mené par les États-Unis (TPP) et regroupe pour le moment 11 pays, dont le Canada, le Mexique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’autre est une initiative chinoise et est exclusivement asiatique.
Rappelons que la Chine, qui refuse toujours de laisser fluctuer sa monnaie nationale, n’a pas été invitée officiellement à se joindre au TPP. L’accord de libre-échange tripartite des Chinois n’est pas pour autant dans la poche puisque des disputes territoriales sur des îles du Pacifique enveniment les relations sino-japonaises en cette période préélectorale au Japon.
Accord Canada et Chine
L’APEC a néanmoins permis au premier ministre Stephen Harper d’annoncer un accord entre la Chine et le Canada qui vise à protéger les investisseurs.
En cette période trouble pour l’économie mondiale, l’APEC a aussi voulu intégrer à sa déclaration finale une volonté de libéraliser les échanges et d’intégrer les économies régionales, de renforcer la sécurité alimentaire, d’établir une chaîne d’approvisionnement fiable et d’intensifier la coopération en vue d’une croissance basée sur l’innovation. Sur ce dernier point, les 21 leaders de l’APEC se sont également entendus pour diminuer les tarifs à 5 % ou moins d’ici 2015 sur les produits verts comme les panneaux solaires.