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Près de 400 personnes de toute la filière agricole étaient réunies à Montréal hier afin de demander à Ottawa de ne pas créer de brèche dans la gestion de l’offre.
L’Union des producteurs agricoles (UPA) et la Coop fédérée ont organisé cette journée de la Coalition GO5 à la veille d’une possible rencontre ministérielle à Bruxelles, les 22 et 23 novembre. Cette phase de négociations sera sans doute déterminante dans l’atteinte d’un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (UE).
Or, les Européens ont manifesté à plus d’une reprise leur demande d’obtenir plus d’accès au marché canadien du fromage. Selon GO5, une concession même partielle du Canada sur ce point risquerait cependant de créer un précédent dans toutes les autres négociations en cours.
Le ministre de l’Agriculture du Canada, Gerry Ritz, a récemment réitéré son soutien à la gestion de l’offre « dans sa totalité » lors d’une entrevue à la Terre. La Coalition GO5 tient néanmoins à maintenir la pression afin que l’ensemble des ministres fédéraux puisse être convaincu de la pertinence et de l’importance des filières agricoles sous gestion de l’offre.
« Il faut accompagner les fermes dans un système qui permet de partager le risque avec eux », a soutenu Marcel Groleau, président de l’UPA, dans son allocution à Montréal. Ce dernier a ajouté que la théorie économique dominante de libéralisation complète du commerce était « extrêmement dévastatrice pour les fermes familiales ».
Une gestion des risques efficace sécurise d’ailleurs les créanciers des fermes comme quatre banquiers (Desjardins, Banque Nationale, Banque de Montréal et Financement agricole Canada) venus, à l’appel de GO5, confirmer l’importance de la stabilité offerte par la gestion de l’offre. Une part importante de leur portefeuille de prêts est liée à des fermes ou des transformateurs de ces secteurs.
En plus de producteurs de toutes les régions et même d’autres provinces, la journée réunissait également des représentants des transformateurs, des fournisseurs, du milieu financier ainsi que des partenaires d’affaires et sociaux.
Le ministre québécois de l’Agriculture, François Gendron, a donné son appui à la gestion de l’offre par vidéo. « Notre gouvernement n’a jamais hésité à toujours défendre la gestion de l’offre et on va continuer », a soutenu le ministre canadien Christian Paradis, qui participait à un évènement pour souligner le Jour du Souvenir.
Plus de 24 milliards de dollars de PIB
Dans une mise à jour d’une étude qui datait de 2009, l’économiste Jean Nolet d’Éco Ressources a estimé que la filière des produits laitiers au Canada, en tenant compte de tous les effets directs et indirects, générait un total de 215 000 emplois et 15,1 milliards de dollars de PIB.
Un autre calcul de la firme Informétrica pour la filière avicole (poulet, dinde et œufs) arrive à un PIB de 9,3 milliards de dollars attribuable à cette autre partie des productions sous gestion de l’offre au Canada.
Selon ces chiffres d’études commandées par la Coalition GO5, le PIB, généré de près ou de loin par la gestion de l’offre, est de 24,4 milliards de dollars. Il s’agit là du double des 12 milliards de plus de PIB estimés comme conséquence probable à la signature de l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’UE.