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La sortie publique des producteurs de bleuets en corymbe sur leurs difficultés à faire leur place sur les tablettes a amené les partis de l’opposition à critiquer le travail du gouvernement libéral du Québec.
« Ce problème, comme d’autres, est le résultat direct de l’abandon, par le gouvernement libéral, de la Politique de souveraineté alimentaire qui avait été dévoilée par le gouvernement du Parti québécois en 2013 », a exposé André Villeneuve, porte-parole du Parti québécois. Rappelons que lorsqu’il était au pouvoir, le PQ voulait faire augmenter la proportion de produits québécois vendus en épicerie.
Porte-parole de la Coalition avenir Québec pour l’agriculture, Sylvie d’Amours s’indigne. « Que ce soit avec les fraises, les framboises ou les bleuets, l’industrie québécoise des petits fruits n’est pas en mesure d’atteindre directement les consommateurs et de vendre le fruit des récoltes. Il s’agit d’un scandale estival qui se répète et s’aggrave d’année en année. Pendant que le ministre de l’Agriculture s’occupe des produits de deuxième catégorie, que fait-il pour ceux de première catégorie? », dit-elle.
« C’est un problème récurrent. Toutes les chaînes se mettent à offrir des spéciaux incroyables pendant notre production. Avant que les bleuets d’ici arrivent sur le marché, les prix des autres producteurs sont plus élevés », estime Laurier Lussier, président de l’Association des producteurs de bleuets en corymbe de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, qui regroupe une vingtaine de membres. Il ose même qualifier la manœuvre de dumping de la part des producteurs du New Jersey et de la Colombie-Britannique.
Un par un
Certains producteurs réussissent malgré tout à convaincre des propriétaires d’épicerie de prendre leurs bleuets. « J’ai frappé à la porte de 15 épiceries. J’ai conclu une entente avec trois d’entre elles, et j’en aurai deux autres l’an prochain », explique Julie Robert, copropriétaire de la bleuetière Aux saveurs de la terre de Saint-Paul-d’Abbotsford.
« Il n’y a pas de mise en marché en commun, donc on ne peut pas entrer dans les maisons mères des épiceries », regrette l’agricultrice, selon laquelle il est plus facile de trouver un terrain d’entente sur les prix avec les épiciers propriétaires qu’avec les grandes chaînes.
« Il faut appeler chaque épicerie pour faire une offre », insiste Florent Gravel, président de l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ). Ce dernier refuse d’accuser les épiciers de bouder les produits du Québec. Il estime au contraire que des efforts ont été faits ces dernières années pour se rapprocher des produits locaux, notamment dans le secteur des fraises.
« Le gouvernement n’en fait pas assez », avance par ailleurs Florent Gravel, qui pense que la promotion des aliments du Québec pourrait être plus importante, notamment pour annoncer le moment où certains produits d’ici sont prêts.
Plus d’info dans la prochaine édition de La Terre de chez nous.