Chronique CQPF 27 juillet 2016

Si les plantes fourragères pouvaient parler (1re partie)

Elles en auraient long à dire sur le peu de soins que les producteurs leur donnent comparativement aux autres cultures. 

Pourtant, les plantes fourragères soutiennent une industrie de 2,3 G$ et plus au Québec, soit la production laitière. Impossible de poursuivre ce développement si on ne s’attaque pas au problème des rendements en fourrage qui, selon la Financière agricole du Québec, stagnent et même diminuent depuis quelques années.

Mère Nature n’est pas la seule responsable du succès ou de l’échec dans le monde des fourrages. Le problème réside dans les sols : pH acide, égouttement inadéquat, compaction exagérée, nutrition minérale inadéquate ou présence d’envahisseurs indésirables (mauvaises herbes, insectes, maladies). Certaines vaches battent des records de production grâce à un fourrage de qualité (bien équilibré avec les moulées).

Nos espèces fourragères ont évolué, et le CQPF fait des pieds et des mains pour vous transmettre rapidement les nouveautés. Les équipements de récolte et les modes de conservation se raffinent, mais… les rendements stagnent! Il reste donc un énorme travail à faire si on veut se diriger vers des rendements en fourrage de 8 à 10 t/ha. Faut-il rappeler que la moyenne provinciale actuelle n’est que de 5,5 t/ha?

Voici quelques conseils pour augmenter vos rendements :

1) Chaulez vos sols jusqu’à l’obtention d’un pH (eau) de 6,5-7,0, selon vos analyses. Les engrais vont être au sommet de leur efficacité, et la vie microbienne sera active. Pensez aussi à tirer le meilleur de vos semences et de vos engrais organiques.

2) L’égouttement est à surveiller, en surface comme en profondeur. Toutes les cultures profitent d’un bon drainage, surtout les légumineuses. L’égouttement efficace réduit l’incidence de maladies et, surtout, la formation de glace en surface, ce qui cause la mortalité hivernale. De plus, votre machinerie ne laissera pas ses empreintes pendant des années…

 

Pierre Fournier, agronome-conseil