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La situation économique des agriculteurs en 2013 dépendra de l’évolution d’au moins cinq grands enjeux.
L’économiste agricole en chef de Financement agricole Canada (FAC), Jean-Philippe Gervais, estime que le premier point à surveiller est le clivage économique entre la reprise « lente » en Occident et la croissance de la demande dans les pays émergents comme la Chine et l’Inde. Les perspectives demeurent incertaines pour la zone euro, où le chômage reste élevé. Par contre, les pays émergents semblent tirer leur épingle du jeu dans cette économie mondiale déprimée.
« Même si la croissance des revenus ralentit dans bon nombre de ces marchés, elle demeure nettement supérieure à celle qu’on observe dans les pays développés », souligne M. Gervais. La Chine, ajoute-t-il, amorce une « transition positive » qui vise à stimuler sa consommation intérieure et à diminuer sa dépendance vis-à-vis des investissements. Si elle réussit à retrouver un rythme de croissance élevé des revenus, la demande envers les produits agricoles canadiens devrait augmenter.
Le deuxième facteur économique important pour l’agriculture en 2013 sera l’évolution de l’offre des principales grandes cultures (blé, maïs, soya). Ce point aura une incidence majeure sur les productions animales. « Il est peu probable qu’une grande sécheresse frappe pour une deuxième année d’affilée, mais des conditions météorologiques défavorables aux États-Unis, en Australie ou en Amérique du Sud pourraient provoquer une nouvelle hausse du prix des cultures », note l’économiste en chef.
La valeur des terres agricoles est le troisième grand enjeu identifié par le spécialiste en agroéconomie. Financement agricole Canada a d’ailleurs évalué la hausse moyenne du prix des terres à 8,6 % pour les six premiers mois de 2012. À ce rythme, la relève aura plus de difficulté à se mettre en place, surtout si les taux d’intérêt augmentaient.
« La valeur des terres agricoles fluctue en fonction des taux d’intérêt et des recettes tirées de la production de cultures, indique M. Gervais. Il est impossible de prévoir avec certitude comment évolueront les taux d’intérêt dans l’avenir, mais il est plausible qu’ils demeurent bas jusqu’au deuxième semestre de 2013. Les recettes des cultures, quant à elles, devraient rester élevées, à moins que le Canada ne soit frappé par des conditions météorologiques défavorables. »
Selon FAC, les deux derniers points à surveiller sont l’amélioration de la productivité qui est nécessaire pour conserver des marges bénéficiaires et la situation du marché du travail dans l’Ouest canadien. Le peu de chômage complique l’embauche de travailleurs saisonniers dans cette région puisque les salaires sont plus élevés.