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La présidente de Solidarité rurale, Claire Bolduc, nourrit de grandes attentes en vue du dépôt, ce printemps, de la future politique agricole.
Mais, elle n’est pas convaincue que la démarche du gouvernement de Pauline Marois fera consensus.
« Je crains qu’on en soit encore à nous fournir des petits morceaux de réponses », a-t-elle confié à la Terre, mardi, en marge du 1er Colloque sur la santé des sols, à Saint-Hyacinthe.
Claire Bolduc souhaite néanmoins que le document aborde les vrais enjeux. Elle s’en est ouverte au ministre de l’Agriculture et député de l’Abitibi, François Gendron. La militante habite dans la même région que le ministre. Elle exploite avec son conjoint un vignoble à Ville-Marie, au Témiscamingue.
Multifonctionnalité
« Il nous faut une vision globale et ça presse! Il faut aborder la question entourant la multifonctionnalité du territoire. Il faut parler d’agriculture, de productions, de marchés de proximité, de la forêt, des mines, certes, mais il est également important de parler de la santé des sols. Parce que la santé des sols, c’est aussi la santé des personnes qui habitent les villages », insiste-t-elle.
Elle constate toutefois qu’au Québec, on a tendance à gérer les dossiers en silo, sans prendre le temps d’impliquer tous les acteurs concernés.
« On n’a pas une vision globale, mais plutôt une vision sectorielle, et ça ne nous permet pas d’avancer. Par exemple, certains veulent une politique agricole, d’autres une politique alimentaire, d’autres encore une politique forestière. Ça donne une loi pour ceci, une loi pour cela. Mais, ce qu’il nous faut, c’est une politique qui englobe tout cela », fait-elle observer.
Ressources naturelles
Par ailleurs, Claire Bolduc n’aime pas la façon dont le Québec exploite ses ressources naturelles « sans réfléchir à l’impact sur les autres milieux (naturels) ».
Devant un auditoire attentif, l’ancienne présidente de l’Ordre des agronomes du Québec (1999 à 2005) a d’ailleurs longuement parlé des risques liés à l’exploitation de mines et du pétrole.
« Une mine, ça a un impact sur la santé des sols jusqu’à une distance de 150 kilomètres, et il est faux de prétendre que l’exploitation de ressources pétrolières (en Gaspésie) n’est pas sans conséquence sur l’activité agricole », a-t-elle martelé.
C’est un peu cette vision de la terre et des sols en santé que tente d’inculquer la présidente de Solidarité rurale. « Une réflexion s’impose. Peut-être bien qu’on est malades de ce que l’on mange. Et si on veut se doter d’une politique agricole, il faut s’en préoccuper », a-t-elle conclu.