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L’Union des producteurs agricoles (UPA) perd patience en ce qui concerne le projet de pipeline Énergie-Est. Dans son mémoire qui était destiné au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), l’Union se dit carrément contre le projet de pipeline Énergie-Est, notamment parce que cela ferait augmenter les émissions de gaz à effet de serre au moment où le gouvernement s’est engagé à les réduire.
L’UPA s’interroge aussi sur les besoins réels d’une telle infrastructure pour le pays, alors que le pétrole doit servir « en bonne partie à l’exportation ». Bien que l’Union se soit montrée très critique à l’égard de ce genre de projets dans le passé, c’est la première fois qu’elle se prononce officiellement contre l’un de ceux-ci.
Étant donné que le territoire agricole ne couvre que de 2 % de la superficie du Québec, l’UPA estime qu’il faut éviter de traverser celui-ci et que l’on doit trouver un passage dans le 98 % qui reste. Or, le mémoire souligne que 75 % du tracé proposé est en milieu agricole. Le syndicat agricole recommande plutôt de privilégier les emprises d’infrastructures d’utilité publique existantes.
Audiences suspendues
Le mémoire, daté du 20 avril, devait être entendu devant le BAPE qui se penche sur la section québécoise du projet de TransCanada. Les audiences ont été suspendues le 22 avril à la demande du ministre de l’Environnement du Québec, David Heurtel. Ce dernier venait d’obtenir l’accord d’Énergie-Est de se soumettre à la Loi sur la qualité de l’environnement. « Je ne peux vous dire à quel moment le ministre nous confiera un nouveau mandat sur le projet Oléoduc Énergie-Est, ni s’il lèvera la suspension sur le mandat actuel. Il est possible que ce soit au début de l’automne, mais nous ne contrôlons pas l’échéancier », a commenté Luc Nolet, porte-parole du BAPE.
Si l’UPA peut retourner devant le BAPE, celle-ci proposera que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) puisse jouer son rôle, même si c’est un projet de juridiction fédérale. Le tracé est un enjeu, mais aussi la localisation des stations de pompage. Selon l’UPA, TransCanada ne donne d’ailleurs pas assez de détails sur les caractéristiques de ces stations.
L’Union demande également que les tuyaux du pipeline soient enfouis à une profondeur de 1,6 m sous les terres cultivées. De cette façon, il y aurait moins de risques d’accident et plus de cultures possibles en surface.
L’UPA estime par ailleurs qu’il faut inclure dans les scénarios de déversement les questions de contamination de sols agricoles et des sources d’alimentation en eau.