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L’apiculture québécoise vit une période faste et plusieurs entreprises en profitent pour augmenter leur cheptel d’abeilles; un contexte de croissance qui crée des tensions.
Des apiculteurs du Lac-Saint-Jean pestent contre un producteur provenant des Laurentides qui vient déposer des centaines de ruches dans « leur territoire ». Ils disent ainsi perdre des emplacements de ruchers, ce qui freine leur développement.
L’apiculteur Raphaël Vacher accuse de surcroît des pertes de rendement qui atteignent les 40 % pour certains ruchers, et ce, en raison des ruches que l’apiculteur « étranger » a installées à moins de 500 mètres des siennes. « Ce n’est pas normal qu’un gars de Montréal me fasse perdre des endroits pour positionner mes ruchers, s’indigne-t-il. J’ai tenté de trouver une solution, de m’entendre avec l’entreprise en question. Mais elle refuse. Et son propriétaire me confirme qu’il va encore mettre des ruches dans mon secteur cette année », plaide le jeune apiculteur originaire de Québec, qui a déménagé à Alma en 2009 pour lancer sa production de miel.
Dans sa croisade, Raphaël Vacher affirme avoir le soutien de 13 apiculteurs du Lac-Saint-Jean qui veulent « retrouver la pleine jouissance de leur territoire ».
Quel territoire?
Le milieu de l’apiculture est petit au Québec; le lecteur a sûrement compris que l’entreprise pointée du doigt, c’est Intermiel, de Mirabel. Le propriétaire, Christian Macle, ne se cache pas de sa présence au Lac-Saint-Jean. Au contraire, il confirme installer depuis quelques années près de 1 000 ruches entre Dolbeau et Sainte-Monique et 200 autres dans des cannebergières du Lac-Saint-Jean. Mais il prend avec un grain de sel les revendications territoriales de M. Vacher.
« Nous avons prospecté très sérieusement le nord du Lac en 2012 sans avoir vu de ruchers appartenant à des apiculteurs professionnels, sauf deux dont nous nous sommes éloignés. Nous avons déposé des ruches à certains endroits et il [M. Vacher] est venu ensuite installer les siennes près des miennes. Ce n’est pas moi qui ai déclaré la guerre! » fait-il valoir. Il souligne que l’apiculture est un marché de libre concurrence. « Quand M. Vacher prétend qu’il est dans son territoire, c’est qu’il décide qu’il a un territoire. Et en apiculture, les territoires n’existent pas. Il n’y a pas de loi qui délimite l’emplacement des ruchers », argue M. Macle.
Les disputes d’emplacements de ruchers dépassent la région du Lac-Saint-Jean. Des situations similaires sont rapportées en Outaouais et au Bas-Saint-Laurent.
Plus de détails dans la prochaine édition de La Terre de chez nous du 11 mai.