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Les attentes des producteurs étaient élevées. Mais le bilan semble plutôt mitigé.
Deux ans après son lancement, le Programme de soutien aux stratégies sectorielles de développement (PSSSD) mécontente les uns et satisfait les autres.
Selon ses détracteurs, ce programme qui disposait à l’origine d’une enveloppe de 16,7 M$ sur 4 ans – 10 M$ provenant du fédéral et 6,7 M$ du provincial – aurait raté la cible visée.
Ainsi, plutôt que d’encourager des petites productions à élaborer des plans stratégiques pour accélérer leur développement, les sommes allouées auraient avantagé un nombre limité d’entreprises. Il est ici question de transformateurs alimentaires, d’intégrateurs et de coopératives de grande envergure.
« Je trouve ça indécent qu’on concentre l’aide financière à seulement quelques entreprises, a réagi le 1er vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Pierre Lemieux. On avait pourtant compris que le programme visait à encourager les projets collectifs, pour les productions moins fortunées. »
Un document du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) établissant la répartition des sommes versées dans le cadre du programme – et dont la Terre a pris connaissance –, semble, à première vue, confirmer ses appréhensions.
Ainsi, sur les 11,6 M$ distribués depuis sa mise en place, en mars 2011, environ la moitié des quelque 70 projets acceptés l’ont été pour le secteur privé, laissant de nombreux producteurs sur leur appétit.
Au nombre des projets privés avalisés par le MAPAQ, on retrouve de gros joueurs. Parmi ceux-là, Corporation Whyte’s, qui pourra éventuellement encaisser un chèque d’un demi-million de dollars pour un projet d’investissement à ses usines de Sainte-Rose et de Saint-Louis-sur-Richelieu.
Un autre transformateur, Bonduelle Amérique du Nord, s’est qualifié pour une aide financière de 305 500 $ en vue de la mise au point d’un procédé de séchage par micro-ondes sous vide pour les légumes de transformation.
Réaction du directeur général de Bonduelle, Daniel Vielfaure : « Je ne suis pas gêné du tout de l’aide qu’on reçoit, bien au contraire! ».
Il ajoute : « C’est avec cette aide qu’on peut faire tourner l’économie du Québec. Et nous travaillons main dans la main avec la Fédération des producteurs de légumes de transformation. »
Même son de cloche à La Coop fédérée, qui sera éligible à une aide de 500 000 $ pour une maternité collective « comprenant un corridor unique en Amérique du Nord ».
« Cette aide est très salutaire dans un contexte où c’est un défi de tous les jours d’aller chercher du capital pour monter un projet », convient Vincent Cloutier, économiste en chef à La Coop fédérée.
Il affirme ne pas avoir eu vent des critiques à l’égard du mode de répartition des sommes allouées aux entreprises. Mais il concède qu’il est « difficile de faire plaisir à tout le monde ».
(À lire dans la prochaine édition papier de la Terre, un dossier complet sur les enjeux liés au PSSSD)