DRUMMONDVILLE — « Mon contingent acéricole : j’y tiens. Pas d’ingérence Paradis! » Plus de 200 acériculteurs arborent aujourd’hui fièrement ce message sans équivoque. Ils sont venus appuyer la Fédération des producteurs acéricoles du Québec qui demande une hausse de 2,3 millions d’entailles dès cette année et le pouvoir d’augmenter le contingentement selon les besoins. La Fédération défend sa demande devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

« Il y a une fenêtre extraordinaire », a notamment déclaré le président de la Fédération, Serge Beaulieu. Celui-ci a fait valoir que le faible taux de change du dollar canadien et la croissance de l’économie américaine plaidait en faveur d’une augmentation. « Pour en profiter, il faut réagir rapidement », a-t-il mentionné, pressant la Régie de rendre une décision rapide.

Chiffres à l’appui, la Fédération a aussi démontré que sans un ajout de 6 millions de livres cette année, le marché risquait de connaître une pénurie de sirop d’érable. Représentés par le Conseil de l’industrie de l’érable, les 65 acheteurs autorisés ont approuvé sans réserve la requête de la Fédération.

« Ce n’est pas 6 millions de livres qu’il faut, mais on a besoin du double », a renchéri le président du Conseil, Elliott Levasseur. Il a fait valoir que la réserve stratégique ne contient qu’une trentaine de millions de livres de bon sirop, disant partager les craintes d’une pénurie.

« On a les pieds sur le brake; ce n’est pas normal. Il faut que la décision se prenne rapidement », a-t-il ajouté.

L’Association des érablières-transformateurs des produits de l’érable, qui a dû prouver sa représentativité, a également approuvé la demande de la Fédération. Elle déclare partager « le sentiment d’urgence ». « Le besoin est criant », a pour sa part déclaré David Beauvais, représentant de la Fédération de la relève agricole du Québec et acériculteur.

Les audiences se poursuivent cet après-midi avec le témoignage d’acériculteurs. Maxime Laplante, vice-président de l’Union paysanne, et Daniel Gaudreau, un acériculteur dissident, pourraient aussi prendre la parole.