Actualités 16 mars 2016

Des étudiants de l’ITA mettent en place une ferme ovine

LA POCATIÈRE — Sept étudiants de 2e année du nouveau programme Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA) de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), campus de La Pocatière, se sont transformés en véritables entrepreneurs. Ils ont ainsi relevé le défi de créer un élevage ovin, depuis l’idée de départ jusqu’à la mise en marché, en passant par l’élaboration du plan d’affaires et les communications.

Ce printemps, lors de l’Expo-Poc, ils tiendront une cantine où l’on pourra déguster la viande des agneaux qu’ils auront élevés au cours de leur 4e session. Ce projet s’inscrit dans le cadre du cours Exercer le métier d’agriculteur. Guidés dans leur démarche par leur enseignant, Luc Martin DeRoy, lui-même propriétaire d’une ferme ovine à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, ces étudiants ont, avec un budget de 5 000 $, lancé et exploité Ovita, une entreprise de 24 agneaux. Ils ont acquis neuf bêtes qui seront abattues à Saint-Henri et mises en vente à la fin du processus. Quatre-vingt-cinq pour cent des 240 kilos de viande produits ont déjà été écoulés en prévente.

Les 15 autres têtes ont été prêtées par la Ferme Jovin SENC, propriété de Jérôme Bélanger. Elles ont servi essentiellement à établir un comparatif entre un élevage au chaud et un élevage au froid, explique Michaël Couillard-Després, de L’Islet. « On calcule tout : la quantité de moulée, la température, la consommation, le poids, de façon à obtenir les données les plus précises possible sur ces deux modes d’élevage », ajoute Sarah Genest, de Saint-Antoine-de-Tilly. Parmi les partenaires du projet, on retrouve Lactech et la Meunerie Cacouna.

De la théorie à la pratique

« On ne connaissait rien au domaine ovin. Ça nous donne une base », confie Jean Lapointe, de Pohénégamook. Il s’agit pour ces jeunes entrepreneurs d’une production alternative à leur formation. Cinq d’entre eux étudient en production laitière, un en production bovine et un autre en production avicole. Durant leur première année d’études, les étudiants choisissent une production pour le projet et suivent une formation théorique. Ils réalisent leur plan d’affaires durant la 3e session et se lancent dans l’élevage comme tel lors de leur 4e session d’études. « Ils sont évalués à chacune des étapes », souligne Luc Martin DeRoy. Le projet se termine avec la rédaction du rapport final.

Ces étudiants, comme le précise M. DeRoy, sont issus de la première cohorte du nouveau programme de GTEA. Trois projets similaires ont aussi été menés par d’autres groupes dans le porc, le canard et le bovin. « Ce que le nôtre a de particulier, note l’enseignant, c’est qu’il va se conclure avec la création d’une entreprise [la cantine lors de l’Expo-Poc]. »

Faisant le parallèle avec une grande entreprise, il souligne que dans une ferme, le propriétaire doit occuper à peu près tous les postes. C’est pourquoi, dit-il, il devient important pour les futurs finissants de toucher à toutes les fonctions que comporte le métier d’agriculteur.

 

Maurice Gagnon