Déçus mais pas surpris, une centaine de jeunes de la relève ont vu leur première journée d’assemblée générale se terminer sur une note amère. Le ministre n’avait rien de concret à leur annoncer.

VICTORIAVILLE — « On est déçus, parce qu’il ne nous a pas annoncé grand-chose. On connaît le ministre depuis les deux dernières années et on ne s’attendait pas à mieux », a commenté le président sortant de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), Pascal Hudon.

Accueil glacial

La tension était palpable dès l’arrivée du ministre de l’Agriculture Pierre Paradis à la 34^e assemblée générale annuelle de la FRAQ. Pour l’accueillir, les membres de la FRAQ s’étaient vêtus d’un t-shirt blanc avec une feuille pendue à leur cou. On pouvait y voir un croquis du ministre barré d’un signe d’interdiction et, en dessous, les mots « la mort agricole ». D’entrée de jeu, quatre jeunes hommes torse nu se sont placés devant l’estrade, tournant le dos à M. Paradis. Ils avaient les lettres « U-N-I-S » peintes sur le corps. Soupirs, bras vers le ciel et interjections ont ponctué le discours du ministre.

Près de six mois après la publication de son mémoire, la relève n’attendait pas moins que des réponses concrètes de la part du ministre. « J’ai lu avec attention le mémoire que vous m’avez rendu l’automne dernier et je tiens à vous mentionner que plusieurs de vos constats rejoignent ceux de M. Pronovost », a indiqué le ministre. Le rapport de Jean Pronovost est pourtant prêt, a confié le ministre à la Terre. « J’ai l’intention de l’annoncer à l’ITA de La Pocatière. » Aucune date n’est néanmoins fournie quant à son éventuelle sortie.

Vers un registre foncier?

Le ministre a traité de divers sujets dans son allocution, mais il n’a abordé qu’une mesure concrète, soit le lancement de l’opération de recensement 2016 de la relève établie. Cette annonce a été accueillie avec détachement par le président sortant, Pascal Hudon. « Ce n’est pas nouveau. Le recensement est une mesure qui se fait périodiquement », a-t-il commenté à la Terre.

Quant à la future présidente, Michèle Lalancette, elle ne s’est pas gênée pour lancer au ministre : « M. Paradis, vos annonces d’aujourd’hui sont de pâles engagements versus les ressources investies par votre ministère. On perd un temps fou à ne pas agir rapidement, comme dans le dossier de l’accaparement des terres. » Le ministre a répondu que le gouvernement est allé en appel d’offres et qu’il a mandaté une compagnie pour l’informer de toutes les transactions de terres qui se font au Québec.