Actualités 7 mars 2016

Ingrédients laitiers : des progrès, mais pas d’entente

Les producteurs et industriels laitiers du Canada ne parviennent toujours pas à s’entendre sur les termes d’un nouvel accord.

Vendredi dernier, les parties ont tenu sans succès une autre séance de négociations. Selon François Dumontier, porte-parole des Producteurs de lait du Québec, des progrès ont été enregistrés, « mais pas assez pour conclure ».

Rappelons que des négociations ont été entreprises l’an dernier au sujet de la valorisation des ingrédients laitiers et de la possibilité de créer une nouvelle classe d’ingrédients. Les parties devraient se revoir, mais aucune date n’a été arrêtée formellement.

Le fait que les négociations se prolongent pourrait donner le temps au ministre fédéral de l’Agriculture de mieux faire respecter la norme nationale de composition des fromages. Le marché du lait diafiltré américain serait alors moins important puisque son utilisation serait plus limitée.

Un ministre discret

Le ministre MacAulay demeure cependant imprécis sur ses intentions d’action. La Terre a tenté d’obtenir une entrevue en personne à l’assemblée générale annuelle de la Fédération canadienne de l’agriculture, mais le ministre ne nous a pas laissé le temps de poser une question après une poignée de main et les salutations d’usage. Il est sorti rapidement par une porte située derrière la salle. Impossible également d’obtenir une entrevue au téléphone. La réponse écrite du bureau du ministre parle de s’assurer que les normes sur le lait diafiltré soient « claires pour tous », mais il ne dit pas quand ou comment il souhaite agir.

« Il faut que les bottines suivent les babines », a commenté Ruth Ellen Brosseau, critique du Nouveau Parti démocratique (NPD) en agriculture, qui remarque que les 100 premiers jours du gouvernement sont passés et que la promesse de régler le problème du lait diafiltré n’est pas encore tenue. « Si au moins il pouvait nous envoyer un message clair », lance la députée du NPD, qui rappelle que les producteurs perdent en moyenne 1 000 $ par semaine à cause de ce problème.

Ruth Ellen Brosseau a par ailleurs remarqué des articles qui parlent de producteurs de lait américains de l’État de New York qui s’inquiètent de ne plus pouvoir exporter autant au Canada. « Sont-ils mieux informés que nous? » s’interroge Ruth Ellen Brosseau.

Avec la collaboration de Thierry Larivière.