Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
« Je suis tannée de me faire niaiser! Il est temps que le fédéral applique le règlement », a commenté Michelle Soucy, productrice, sur le groupe Facebook Lait’quitable!!!, qui compte plus de 3 200 membres s’intéressant de très près à la question de l’utilisation du lait diafiltré. Ce groupe travaille d’ailleurs à organiser une nouvelle manifestation le 3 mars prochain à Saint-Armand.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Lawrence MacAulay, dit justement s’activer dans le but de faire respecter les normes canadiennes de composition des fromages qui limitent l’usage du lait dialfiltré importé, mais il n’est pas en mesure de donner de délai précis avant d’y arriver.
« Le gouvernement est bien conscient des préoccupations de l’industrie en ce qui concerne l’utilisation de lait diafiltré pour la fabrication de fromage. Les représentants du gouvernement cherchent une façon de s’assurer que les normes sont claires pour tous », a répondu le ministre par écrit à la Terre, vendredi dernier en fin d’après-midi.
La question transmise au cabinet du ministre quelques jours avant visait cependant à savoir « quand exactement » celui-ci comptait agir pour diminuer la place qu’occupe le lait diafiltré américain importé dans l’industrie laitière canadienne. Il n’a pas été possible d’interroger le ministre MacAulay en personne pendant son passage à la Fédération canadienne de l’agriculture mercredi dernier ni par la suite au téléphone.
Les Producteurs de lait du Québec (PLQ) se demandent aussi quand le respect de la norme sera effectif. « On n’a pas d’indication de date », affirme Jean Vigneault, directeur des communications des PLQ. Celui-ci estime que les façons d’agir sont pourtant connues et qu’il est possible de faire respecter la norme sur le fromage en vérifiant les registres des entreprises. « Le ministre a communiqué le message aux acteurs de l’industrie. En principe, ils devraient déjà respecter la norme », indique Jean Vigneault, qui ajoute que le meilleur moyen d’agir dans ce dossier serait de confier la vérification de la norme à la Commission canadienne du lait (CCL), qui possède les ressources et l’expertise pour faire respecter les règles concernant la composition des fromages.
Les PLQ estiment de leur côté qu’il faut encore donner la chance au ministre de poser les gestes qui vont dans le sens de ce qu’il affirme. « Il est certain qu’il y aura des gestes et des actions si rien ne bouge d’ici quelques semaines », mentionne néanmoins Jean Vigneault.
Négociations
Rappelons que le prix du lait payé aux producteurs canadiens a récemment été abaissé. Des négociations sont par ailleurs en cours avec l’industrie. Une rencontre doit se tenir le 4 mars. Celle-ci pourrait mener à la création d’une nouvelle classe de lait qui serait payée au prix international, ce qui affecterait le prix reçu par les producteurs de manière structurelle. La façon d’agir du fédéral dans ce dossier pourrait donc avoir un impact déterminant sur la suite des choses.
Pas de tarif sur le lait diafiltré
Il apparaît clair pour le ministre MacAulay que l’application à la frontière des tarifs de la gestion de l’offre sur le lait diafiltré importé, en reclassant ce produit dans une autre ligne tarifaire, n’est pas une solution.
« Les produits de protéines laitières, y compris le lait diafiltré en provenance des États-Unis, peuvent être importés au Canada en franchise de droits et hors contingent en vertu de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), à condition de contenir au moins 85 % de matières sèches protéiques de lait », a réitéré Lawrence MacAulay.