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Le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) est favorable à la financiarisation des terres agricoles selon le modèle Pangea de son ami Charles Sirois.
« C’est une tendance inévitable si on veut permettre à plus de producteurs, entre autres des jeunes, de se lancer en agriculture », a répondu François Legault à une question posée par la Terre, aujourd’hui, lors de son passage à l’Union des producteurs agricoles (UPA).
Il a ajouté : « Il faut que le financement soit plus disponible. Honnêtement, entre aller emprunter de l’argent à la banque et rembourser son hypothèque chaque mois, ou payer un loyer à un financier, ce qui importe, c’est que le loyer soit à un prix raisonnable. »
Pour défendre sa théorie favorable au modèle financier, François Legault a rappelé qu’Air Transat, du temps où il était PDG, ne possédait pas ses avions et que cela n’empêchait pas le transporteur de faire des profits.
« On ne peut comparer les terres agricoles à un avion », a réagi le président général de l’UPA, Marcel Groleau. « Une terre agricole, ça ne s’amortit pas dans le temps », a-t-il ajouté.
Il a d’ailleurs tenu à rappeler, en présence du chef caquiste, que les producteurs agricoles « ne souhaitent pas le modèle Pangea ».
Auparavant, François Legault avait fait valoir que le Québec est à peu près un des seuls endroits au monde où la majorité des terres agricoles sont encore la propriété des producteurs. « Partout ailleurs, ces terres sont possédées par des financiers », a-t-il précisé.
La gestion de l’offre menacée, selon Philippe Couillard
Plus tôt dans la journée, le chef libéral, Philippe Couillard, est venu rencontrer la haute direction de l’UPA. Selon lui, la gestion de l’offre est menacée par le projet référendaire.
« Il est clair que des politiques extrêmement précieuses pour le monde agricole du Québec, notamment la gestion de l’offre, ne peuvent survivre à un bris de la fédération canadienne », précise-t-il.
Le leader libéral, qui était de passage cet après-midi à l’Union des producteurs agricoles (UPA), dit en avoir fait part aux producteurs agricoles « pour qu’ils comprennent bien » les enjeux de la campagne électorale en cours.
« Je suis sûr qu’ils le savent très bien, devine-t-il. L’enjeu principal de cette campagne les touche également directement. »
Il ajoute : « Il faut savoir que le Québec produit 45 % du lait au Canada et n’en consomme que 24 %. Clairement, c’est une entente qui est possible uniquement dans un cadre fédéral et en collaboration avec le fédéral. C’est d’ailleurs une entente fédérale-provinciale, la gestion de l’offre. »
Le modèle Pangea
Sur les questions agricoles, Philippe Couillard a énuméré un train de mesures qu’il compte mettre de l’avant… s’il est porté au pouvoir, le 7 avril.
Ces mesures vont de l’exonération de gain en capital, qui atteindrait 1 M$ pour le producteur qui vend sa ferme, à la mise en place d’un compte d’épargne de type CELI (compte d’épargne libre d’impôt) pour permettre au jeune agriculteur de mettre 15 000 $ à l’abri de l’impôt en vue d’une transaction agricole. Il souhaite en outre une utilisation « plus intensive » du Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA).
Est-il prêt à encourager le modèle Pangea de l’homme d’affaires Charles Sirois?
« Je n’y suis pas fermé, a-t-il répondu à la question posée par la Terre. Il y a des points intéressants. On conserve l’exploitation agricole et il y a un système de coentreprise avec l’agriculteur. Mais je veux des agriculteurs entrepreneurs, pas des spéculateurs. »