Actualités 29 janvier 2016

Des intrants plus chers au Québec

L’engrais et les pesticides sont plus chers au Québec qu’en Ontario ou aux États-Unis et les écarts sont parfois importants.

Selon une étude d’ÉcoRessources commandée par l’Union des producteurs agricoles (UPA), le prix des intrants joue bien entendu un rôle dans la compétitivité des fermes par rapport à leurs concurrentes dans les juridictions voisines. Or, il semble que le Québec soit souvent désavantagé.

Le prix des engrais, par exemple, est plus élevé chez nous que dans toutes les régions analysées, soit l’Ontario, les États-Unis dans leur ensemble et le nord-est des États-Unis.

Les producteurs ontariens paient 13,9 % de moins pour le phosphate et 14,4 % de moins pour l’urée. L’écart avec les États-Unis atteint 22 % pour le phosphate et 11,2 % pour l’urée. Le taux de change utilisé pour la comparaison avec les États-Unis est une moyenne annuelle pour les périodes de deux à quatre ans, qui sont comparées entre 2010 à 2014 et qui varient en fonction des intrants. Cette étude a été publiée le 25 janvier 2016.

Pour les pesticides, la comparaison a été effectuée pour deux produits, soit le Bravo et le Roundup. Les fermes québécoises paient 12,2 % de plus qu’en Ontario pour le Roundup et 5,4 % de plus pour le Bravo. Les producteurs américains peuvent acheter du Roundup à 34,4 % de moins et du Bravo à 18,9 % de moins.

Le portrait est plus nuancé pour les semences. En ce qui concerne le maïs transgénique, c’est le Québec qui paie le moins par une marge de 3,8 % avec l’Ontario et de 4,8 % avec les États-Unis. Pour les semences de blé, le Québec se situe entre les deux en étant 9,5 % meilleur marché qu’en Ontario, mais 41,8 % plus cher qu’au sud de la frontière. Les semences de maïs conventionnel sont plus abordables en Ontario (-3,5 %) et aux États-Unis (-9,8 %).

Le coût de l’électricité est 18,7 % supérieur en Ontario et 61 % plus élevé en Nouvelle-Angleterre. Par contre, les agriculteurs américains paient 11,5 % de moins. Il faut toutefois mentionner que le prix de l’électricité aux États-Unis est beaucoup plus volatil et il est en bonne partie lié au prix des énergies fossiles.

Le propane est 5,7 % moins cher en Ontario, mais le prix est 45,4 % plus élevé dans le nord-est des États-Unis. Le prix du diesel est étonnamment plus faible au Québec par rapport à l’Ontario et au nord-est des États-Unis. Seul le prix du propane pour l’ensemble des États-Unis est moins élevé que le prix québécois par une marge de 3 %.

L’étude explique que la segmentation des marchés en Amérique du Nord accompagné de prix moins élevés aux États-Unis n’est pas propre seulement à l’agriculture.

ÉcoRessources émet par ailleurs un bémol à ses conclusions en précisant qu’une étude plus complète relativement au nombre d’intrants comparés et au nombre de données collectées permettrait d’avoir un portrait plus complet.

Mentionnons aussi que d’autres facteurs que les intrants jouent sur la compétitivité des fermes.