Au moins quatre promesses d’achat au Témiscamingue ont récemment été signées avec des acheteurs étrangers. Ce qui ne surprend guère un producteur, approché l’été dernier par « deux hommes asiatiques sortant d’une Mercedes noire ».

La Terre a appris de source sûre que quatre promesses de ventes de terres, d’un total de 3300 acres, viennent d’être signées dans la région du Témiscamingue. Ces acheteurs étrangers voudraient en outre mettre la main sur près de 10 000 acres de terres, surtout en périphérie, pour cultiver de la luzerne qui serait cubée puis exportée en Chine.

« On sait que ce sont des acheteurs qui ne parlent pas français et qui auraient un bureau à Montréal », a dit Sylvain Vachon, président de la Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue.

Le producteur laitier et céréalier, Michel Ten Have, de Lorrainville, n’est pas surpris du déroulement des événements. Le 17 juillet 2015, deux hommes asiatiques étaient sortis d’une Mercedes noire et l’avaient approché dans son champ. « Un chauffeur et un traducteur m’ont dit que j’avais une belle propriété. Leur patron, assis dans la voiture, voulait savoir quel prix je demandais et ce que je cultivais. C’était comme dans un film », a soufflé M. TenHave. Le producteur a été poli, mais catégorique : « Je ne suis pas à vendre! » Néanmoins, selon lui, plusieurs autres producteurs se sont fait courtiser dans le secteur.

« Je trouve ça aberrant, mais le problème ne part pas du producteur », a avoué Michel Ten Have. « Le gouvernement devrait mettre ses culottes, mais il s’en fout de l’agriculture! »

« C’est très préoccupant », affirme pour sa part Sylvain Vachon, président de la Fédération. « L’inaction a assez duré et ça presse d’avoir les bons signaux. Il faut redonner des perspectives aux producteurs de métier. »

Cela survient presque un an après les audiences publiques sur l’accaparement des terres de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles.