Actualités 15 janvier 2016

Sa manucure aux couleurs de son robot laitier

SAINT-HYACINTHE — Une agricultrice de la Montérégie arbore une manucure qui attire l’attention. Et le geste n’est pas anodin : ses ongles rouges, au lettrage qui illustre les couleurs de la marque de son robot de traite Lely, symbolisent une grande victoire pour le couple.

« Quand nous avons pris la ferme, nous étions très endettés et les vaches donnaient en moyenne 23 kg/j de lait. Pour être rentables, nous devions vraiment mettre tous les efforts inimaginables afin d’accroître les performances. Quand on a atteint 38 kg/j, j’ai dit à mon chum “si on se rend à 40, tu me payes une manucure aux couleurs du robot de traite”. Et voilà, nous avons réussi! » explique fièrement Ana-Maria Martin, copropriétaire de la Ferme Lorami à Henryville avec son conjoint, Michel Lord. 

Après avoir déploré l’inaction des gouvernements, réalisé que les négociations entre les transformateurs et les producteurs de lait traînaient en longueur et constaté que le lait diafiltré traversait toujours allégrement la frontière, Ana-Maria et Michel remettent leur destin entre… leurs propres mains.

« Tout ce qu’on peut faire, c’est de travailler et d’être le plus rentable possible », indique-t-elle. Et le couple a pris le taureau par les cornes. Étable neuve avec logettes plus grandes, litière sur sable, meilleure ventilation; tout a été fait pour accroître le confort des vaches, et donc la production. L’éclairage a également été amélioré, sans oublier l’eau; le débit a été augmenté et un système de filtration a été installé.

L’autre élément névralgique, c’est le robot. Celui-ci s’occupe de la traite et M. Lord s’assure d’en maximiser chaque microparamètre.

Finalement, le couple a réussi pratiquement l’impossible : doubler la production de la ferme sans avoir augmenté le nombre de bêtes. La fierté qu’Ana-Maria et Michel en retirent rayonne autour d’eux et éclipse même l’incertitude associée aux négociations de l’industrie laitière.